La question palestinienne Les impairs de la communauté internationale : Les 7 péchés capitaux
LA QUESTION PALESTINIENNE : LES IMPAIRS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
LES 7 PECHES CAPITAUX OU POUR EN FINIR AVEC UNE CERTAINE HISTOIRE
(Version augmentée et actualisée à la suite de la décision de Trump relative à Al Qods)
Pour en finir avec une certaine histoire
Pour justifier
l’occupation de la Palestine et l’annexion de la ville Al Qods les Israéliens
recourent souvent à l’Histoire. Ils étaient là il y a 3000 ans, clament-ils sur
tous les tons et sous tous les cieux terrestres et célestes.
Ils n’ont fait que
revenir sur leur terre promise !!
Que peut-on dire face
à un argument qui parait imparable ? !!
Justifier une
revendication territoriale sur la base religieuse est fortement contestable.
Pourquoi ?
Pour une raison de
droit liée à la décolonisation et même à l’histoire !! Du moins la plus
récente.
Dans un éditorial récent,
intitulé ֞Dieu est-il diplomate ? ֞ (8 décembre 2017) répondant à un
propos de l’ambassadrice israélienne en France,le directeur de Libération Laurent Joffrin vient de de leur rappeler qu’on ne peut fonder la diplomatie et la politique sur la bible ou toute autre texte sacré .
Bien plus, il a été
jusqu’à lui contester les prétentions historiques sur l’existence du temple,
chose que beaucoup d’historiens et d’archéologues israéliens contestaient déjà
depuis quelque temps.
Ce n’est pas un
antisémite encore moins un antisioniste qui le dit, mais un journaliste
français aguerri et rangé !!
Si chaque entité
étatique ou peuple fonde ses prétentions territoriales sur des convictions
religieuses et/ou de l’histoire ancienne, beaucoup d’empires revendiqueraient
tous les territoires qu’ils avaient au nom de la religion ou de la force..
Le Romain le premier,
le perse et puis celui que le monde arabo-musulman a réussi, en peu de temps, à
conquérir sur les trois continents.
Les tous derniers, ceux
de deux puissances européennes au 19ème siècle, le français et le britannique
où le soleil ne se couchait pas.
Notre propos n’est pas
de se placer sur ce registre qui reste très compliqué et controversé.
En tous cas, ce qui est sûr c’est que la
décolonisation et le processus d’indépendance et de libération des peuples a
été fondé sur le droit et non pas sur de prétentions d’ordre biblique.
Même le premier des
premiers ministres israéliens, Ben Gourion , a fondé sa déclaration d’indépendance sur le
droit, même si la dimension religieuse
ne manquait pas [1]. .
Ce n’est pas une résolution (très
contesté à plus d’un titre : voir infra) qui avait proposait le partage
(191 du 29 nov. 1947) ?
Ce n’est pas une résolution 273 du 11
mai 1949 de l’Assemblée générale (très contestée : pression américaine –
déjà- sur des Etats latino pour qu’ils votent en faveur du texte) qui a permis
l’admission d’Israël ?
La situation de la
Palestine doit donc être traitée selon les dispositions du mandat et de la
charte de l’ONU qui avait remplacé le système de mandat par celui de la
Tutelle ; les deux textes et toute la littérature de l’ONU en cette
matière prévoient l’indépendance à la population qui occupait le territoire
objet de la domination coloniale.
Il se trouve, que les Palestinienes
constituaient 90 % de la population dudit territoire au début
XX ème siècle. Et qu’ils étaient encore majoritaires au début de la création
d’Israël 1947/48.
Et si le Royaume Uni
avait d’opéré le changement relatif à ce territoire qu’exigeait la charte
onusienne et organisé la consultation que lui imposaient les textes, la
Palestine serait restée palestinienne et peut être il n’aurait pas eu de
conflit israélo- palestinien !
Voilà pour l’histoire
et la religion quant aux prétentions territoriales israéliennes.
Qu’a fait la communauté
internationale depuis le début de la tragédie palestinienne à la suite des
accords de Seys-Picot et la déclaration Balfour (1916 /1917)
Les impairs et péchés de la communauté
internationale
La question
palestinienne a au moins 70 ans en tant que conflit dominant au
Moyen-Orient ; il s’agit avec le Cachemire (objet de tensions entre
Indiens et Pakistanais) un des plus vieux conflits au monde.
On est en droit de se
poser une légitime question sur cette longévité.
Pourquoi la communauté internationale n’a
pas cherché ou du moins réussi depuis le plan du partage (29 novembre 1947) à
imposer une solution durable et juste dans cette région du monde. Et pourtant,
dans le cas d’espèce, la nature de conflit est limpide (un cas de
colonisation), le droit depuis la résolution 181 de l’ONU est favorable aux
palestiniennes.
Et alors pourquoi un
tel enlisement ?
La richesse de la
région (64 % des réserves mondiales de pétrole) et son importance
géopolitique (carrefour de navigation) ont fait que les puissances occidentales
dont les besoins en hydrocarbures sont énormes, ont plutôt cherché par TOUS les
moyens (installations de bases militaires, pactes régionaux, coups d’état,
intervention directes) à dominer le Moyen-Orient.
Ce qui explique, en
partie, la permanence de ce conflit.
La question qui se
pose, a-t-on le droit, sous prétexte d’intérêts purement et bassement matériels
et de considérations cyniques, de priver un peuple de sa terre et de son droit
à l’existence.
Il est vrai que dans les
rapports internationaux, il n’y a pas de place aux sentiments.
Le secrétaire d’Etat
John Foster Dulles, aurait dit dans les années 50 :
« Que l’Amérique
n’a pas d’amis permanents, ni d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts
permanents ».
Et pourtant a-t-on l’
obligation de ne pas revendiquer un minimum d’éthique et plus précisément
de se mobiliser pour créer une sorte de conscience universelle autour des
questions justes et les imposer dans l’ordre international et ce malgré les
rapports de force géopolitiques mondiaux qui sont défavorables aux luttes de
libération nationale du moins pour le cas palestinien [ 2].
C’est cette injustice
commise à l’encontre de ce peuple depuis un siècle qu’il s’agit de dénoncer.
Elle s’est traduite, entre autres, par la commission d’au moins 7 impairs
politiques et juridiques inqualifiables.
1.
Premier impair
Le 2 Novembre 1917, le ministre des
affaires étrangères britanniques, Arthur James Balfour a fait une déclaration
promettant un foyer national juif [2] en Palestine.
Au nom de quoi le
Royaume –Uni fait une telle promesse ?
Il n’était ni puissance
occupante (occupation devenue réelle en décembre 1917 et pas encore une
puissance mandataire (il l’est devenu en 1922).
C’est là où réside le
péché originel de la question palestinienne. C’est à partir de cette missive
envoyée à Lord Lionel Walter Rothschild que
le drame palestinien a commencé.
Depuis, un siècle
durant, la communauté internationale occidentale a conduit une politique
agressive contre les peuples arabes de la région et le palestinien en
particulier. Le journaliste britannique Robert Fisk, un fin connaisseur de la
région et dont la crédibilité est incontestée et incontestable, a parlé de
guerre de civilisation [3].
2.
Deuxième impair : le mandat, une usurpation historique
Au lendemain du premier conflit
mondial, et suite au dépeçage de l’empire ottoman, le Moyen-Orient a été confié
aux deux puissances dominantes de l’époque en l’occurrence le Royaume-Uni et la
France. La Palestine historique a été remise au Royaume-Uni, dans le cadre du
mandat créé par la SDN [4].
Pour faire court, ce
système consiste à ce que la puissance mandataire administre le territoire dans
la perspective de permettre à la population locale d’apprendre à
s’autogouverner et accéder à l’indépendance une fois le ֞ niveau
requis֞ était
atteint !
Cette accession devait
avoir lieu à la suite d’un référendum ; c’était l’esprit du mandat.
Surtout que le territoire de la Palestine faisait partie de la catégorie A autrement
dit un territoire très évolué qui avait vocation à l’indépendance.
Le déni de justice réside dans le fait
que les rédacteurs du mandat ont introduit un extrait de la déclaration de
Balfour qui prévoyait la création d’un foyer national juif !
Comment peut –on à la fois
prévoir un foyer national juif et prendre en considération les vœux de la
population autochtone qui était majoritairement palestinienne jusqu’à ‘à
la création de L’Etat d’Israël en 1948 ?
3.
Troisième impair
Les années 30, l’Historien Arold
Toynbee a estimé que l’encouragement du Royaume-Uni de l’émigration juive
était une des principales causes du drame palestinien.
Voici ce qu’on peut
lire dans un document, d’ailleurs fort intéressant de l’ONU sur la question
palestinienne, le point de vue de l’Historien :
« Toynbee qui,
avant d’atteindre la célébrité comme historien, s’était occupé directement du
mandat sur la Palestine au Foreign Office britannique »
« Tout au long de
ces 30 années, la Grande-Bretagne (a admis) en Palestine, année après année, un
quota d’immigrants juifs qui variait en fonction des pressions exercées par les
Arabes et les juifs respectivement. Ces immigrants n’auraient pu entrer s’ils n’avaient
pas été protégés par des barbelés britanniques. Si la Palestine était restée
sous la domination Turque ou si elle était devenue un État arabe indépendant en
1918, les immigrants juifs n’auraient jamais été admis en Palestine en nombre
suffisant pour leur permettre de submerger les Arabes palestiniens dans leur
propre pays. Si l’Etat d’Israël existe aujourd’hui, si aujourd’hui 1.500.000
Arabes palestiniens sont des réfugiés, c’est parce que pendant 30 ans, la
puissance militaire britannique a imposé aux Arabes palestiniens l’immigration
juive jusqu’à ce que les immigrants soient suffisamment nombreux et bien armés
pour se défendre eux-mêmes avec leurs propres blindés et leurs propres
aviations. La tragédie palestinienne n’est pas seulement une tragédie locale.
C’est une tragédie qui concerne le monde entier parce que c’est une injustice
qui menace la paix du monde. » [5]
4 4ème et 5ème : Le quatrième et cinquième impair : Droit du peuple
palestinien à disposer de lui-même, la déclaration de Balfour et le mandat
britannique.
L’ONU créé un Etat, ce qui est jusqu’à
présent une première au monde, et la puissance mandataire ne transforme pas le mandat
en Tutelle [6] comme le prévoit la charte onusienne :
« Au sujet de la
question fondamentale de l’autodétermination l’UNSCOP fit observer :
En ce qui concerne le
principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, s’il a été
internationalement reconnu à la fin de la première guerre mondiale, et s’il a
été admis en ce qui concerne les autres territoires arabes à l’époque de la
création des mandats « A », il ne s’appliquait pas à la Palestine car
on avait sans doute l’intention de permettre la création d’un foyer national
juif dans ce pays. En fait, il est permis de dire que le foyer national juif et
le mandat conçu spécialement pour la Palestine vont à l’encontre de ce
principe. »[7]
De 1917 à 1947 la population
palestinienne a été condamnée à trois reprises : la déclaration de Balfour
ne devait pas être faite parce que non-fondée, un mandat de la SDN détourné de
sa finalité et une puissance mandataire qui refuse de transformer le mandat en
tutelle et contribue avec l’ONU à la création de l’Etat d’Israël.
6.
Le sixième impair : Le peuple palestinien est réduit à des réfugiés
Après avoir contribué à la création d’un
Etat en l’occurrence Israël, refusé toute action à l’encontre de l’ Etat
mandataire à savoir la Grande-Bretagne qui n’a pas voulu ou pu respecter la
charte de l’organisation mondiale qui exigeait la transformation du statut de
la Palestine de mandat à Tutelle, l’ONU réduit le peuple palestinien à des
réfugiés dans les termes de la résolution 242 du 22 novembre 1967.
Il n’est pas inutile de
rappeler les dispositions les plus importantes de ladite résolution :
1. Affirme que l'accomplissement des principes de la
Charte exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui
devrait comprendre l'application des deux principes suivants :
a. Retrait
des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit ;
b. Fin
de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et
reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de
l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre
en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou
d'actes de violence ;
2. Affirme d'autre part la nécessité
a. De
garantir la liberté de navigation sur les voies d'eau internationales de la
région ;
b. De
réaliser un juste règlement du problème des réfugiés ;
c. De
garantir l'inviolabilité territoriale et l'indépendance politique de chaque
État de la région, par des mesures comprenant la création de zones démilitarisées ;
Ce n’est pas seulement
ce déni de justice qui est commis, mais en plus on relève que la version
française et anglaise de la résolution ajoute la confusion à la confusion et
permet à Israël de refuser de se retirer des territoires ; ainsi « Israël
réclame ainsi des négociations directes avec les pays arabes et refuse de se
replier sur les frontières d’avant la guerre des Six Jours.
Pour justifier son action, le
gouvernement s’appuie sur la version anglaise du texte de la résolution (le
texte a été rédigé en anglais et en français, les deux langues officielles de
l’ONU en 1967) qui parle d’un retrait israélien « de territoires
occupés » (« from territories occupied in the recent
conflict »), ne précisant donc
aucunement de quels territoires il s’agit (« from ‘the’ territories »
aurait précisé l’origine des territoires), reniant ainsi la version française
qui est nettement plus contraignante et qui parle « des territoires
occupés lors du récent conflit ».[8]
Non seulement l’ONU n’apporte aucune
contribution déterminante, en dehors de l’ensemble de la littérature et des
résolutions relatives à la question palestinienne, quant à une véritable
solution, elle complique les possibilités de paix en adoptant une telle
résolution.
7.
Le septième impair : Une guerre de civilisation
Comme on l’a déjà signalé, l’Occident a conduit une guerre de civilisation [9] contre le monde arabe, ce n’est pas un slogan c’est une réalité
objective depuis les accords de Sykes–Picot et
surtout depuis 1945.
Durant
la première étape c’était les puissances européennes notamment française et
anglaise et après le deuxième conflit mondial les Américains ont pris le relai.
On ne
fera pas l’histoire de ce conflit [10], mais on signalera les quelques faits de l’allié
d’Israël le plus important à savoir la puissance américaine.
On
citera quelques exemples de faits commis et d’attitudes adoptées par les
autorités américaines.
Le 10 novembre 1975, l’Assemblée
générale de l’ONU adopta la résolution 3379[12], assimilant le sionisme à une forme de
racisme.
Il
semble que la mission permanente américaine auprès de l’ONU a fait de son
abrogation un objectif prioritaire dans la mesure où pour ce faire elle a
toujours procédé au dépôt systématique de projets de résolution successifs
devant l’instance onusienne .
Elle a pu le faire en 1991 par le biais
de la résolution 4686 ; il s’agit "de l’une des résolutions la plus
courte de l’histoire de l’ONU " [13] ; elle a été libellée en ces termes
"L’assemblée générale décide de révoquer les dispositions contenues dans sa résolution 3379 du
10 novembre 1975."
Le
contexte de la fin de la guerre froide, le début de processus de solution au
Moyen-Orient (la conférence de Madrid, la victoire sur le président irakien
Saddam Hussein et les perspectives du nouvel ordre international ont facilité,
dans une certaine mesure, l’adoption de telle résolution.
Les déclarations des dirigeants
américains, souvent excessives voire démesurées et agressives à l’encontre du
monde arabe et de la question palestinienne ne se comptent
pas ; on peut en citer quelques-unes :
*
A une question relative à la mort de 500 000 enfants irakiens à la suite
de l’embargo contre l’Irak décidé depuis 1991, Madeleine Albright avait affirmé
que « ça valait la peine.» !![15]
*Le
secrétaire d’Etat à la défense, Donald Henry Rumsfeld dans une réunion avec ses collaborateurs avait parlé « de
territoires prétendument occupés » [16] en désignant les territoires palestiniens.
Le très «controversé" [17] ambassadeur
américain en Israël, David Friedman, a considéré que les « colonies font partie d’Israël » [18] !!
Les
présidents américains ne sortent pas du lot ; malgré son discours du Caire
(1909) le président Obama ne fait pas exception ; sa promesse faite devant
l’Assemblée générale de l’ONU en 2010 [19] de la création d’un Etat palestinien dans un
délai d’un an. .En effet, un an après, cette promesse s’est vite évaporée dans
son discours fait dans la même enceinte [20]
Les
plans de partage concocté par " l’historien" Bernard
Lewis et la secrétaire d’Etat américain
Condoleezza Rice s’inscrivent dans la même stratégie
d’endiguement de toute velléité de révolte et d’émancipation des peuples
arabes et palestinien .
Enfin,
et non la moindre, la décision du président américain Trump sur Jérusalem
En
effet, il s’agit d’une demande lancinante du congrès américain visant à
soutenir le transfert de la Capitale d’Israël de Tel-Aviv à Jérusalem et ce
depuis 1995[14].
Tremp « se trompe » d’époque
La permanence du soutien américain à Israël
vient d’être rappelé à ceux qui doutent en encore ou s’apprêtent à pactiser
avec Tel Aviv !!
Le
président américain Trump, dans une déclaration, vient de décider que Jérusalem
est la capitale d’Israël et qu’il compte transférer son ambassade dans la ville
sainte.
Pourquoi
la décision du président américain intervient aujourd’hui ;
Quelles
en sont les raisons ?
Les
raisons sont nombreuses mais on peut en citer quelques-unes
Sans
revenir à la longue histoire de ce conflit depuis 1917, on pourrait se
contenter de celles liées à l’actualité récente :
Depuis
le printemps arabe, la question palestinienne a presque disparu des agendas
internationaux
Le
monde arabe est dans un état plus que piteux et désastreux ; il ne peut
rien dans la mesure où une partie a montré sa prédisposition à la traitrise
.L’Arabie Saoudite, Qatar et EAU… en tête et d’autres.
Les
victoires des Iraniens, Irakiens, Syriens et Hezbollah avec le
soutien des Russes contre le groupe
occidental, les pays du golfe et la Turquie ne sont pas étrangères à telle
décision ; elle revêt à la fois un aspect de diversion (fragilité interne
du président ) et de détermination et ce pour essayer de peser sur les acteurs
victorieux dans la région ; Daech a été créé pour détruire la région.
L’objectif n’est pas totalement atteint. Sykes-Picot II n’est pas encore, du moins pour le moment, pour
demain.
·
Le soutien occidental
à l’entité israélienne (et aux Juifs avant) n’est pas
nouveau ; depuis 1917 c’était la constante. Le journaliste anglais Robert
Fisk,, un grand connaisseur de la région ,parlait de guerre de civilisation.
La reconnaissance américaine n’est pas seulement formelle (n’est pas un
changement d’adresse) mais revêt un aspect quasi civilisationnel
sans être religieux. L’Occident, ou du moins certains milieux
belliqueux voire criminels, veut en faire un conflit religieux.
Cette stratégie de containtment occidental,
américano-israélien s’assignait comme objectif d’éliminer toute velléité de
libération et d’émancipation des peuples de la région.
D’aucuns diraient la théorie du complot que clament les
Arabes chaque fois qu’ils sont défaits ; la géopolitique régionale et la
réalité objective anciennes et actuelles l’emportent sur les dénégations
hypocrites du monde occidental.
L’épisode de Daech en est la dernière illustration et la
position de Trump sur Jérusalem ne trompe personne.
L’ONU,
Trump et Jérusalem : les déboires d’un président
Le 18 décembre 2017, au sein du Conseil de Sécurité 14 Etats , y compris les plus proches alliés des USA à
savoir la France et le Royaume Uni, ont
condamné la décision du président américain ; grâce à leur
véto la résolution n’a pas été adoptée.
Quelques jours plus tard, au sein de l’Assemblée générale de
l’ONU le désaveu a été sans nuance : 128 pays ont voté la résolution, 35
se sont abstenus et à peine 9 ont voté contre ; on y relève quelques iles et des petites Etats en plus
d’Israël et des Etats Unis. La plus grande puissance au monde est désavouée par
la majorité de la communauté internationale et ce malgré les menaces proférés,
sans vergognes, par la représentante américaine à l’ONU contre tous ceux qui
voteraient pour la résolution condamnant la position américaine.
Stratégie
antiterroriste adoptée depuis 2001 par G. Bush Junior la guerre contre l’Irak
en 2003.. , islam assimilé à l’islamisme voire au terrorisme, Tout est fait pour détruire le monde arabo-musulman,
protéger Israël et liquider la question palestinienne.
Pour les occidentaux : des vérités à savoir et
surtout à ne pas évacuer
A l’aune de la situation
au Moyen-Orient,
Les musulmans ne doivent pas être assimilés
allégrement à des terroristes ou l’islam au terrorisme.
La
quasi-totalité des musulmans vivant en Occident pratiquent normalement leur
culte.
Les
terroristes n’ont rien avoir avec l’Islam.
La majorité des terroristes vient de la
délinquance et ignore tout de l'islam.
Les
conditions socio-économiques de cette minorité ne peuvent pas, à elles seules,
expliquer leur comportement innommable.
La situation au Moyen-Orient (le
sort réservé au peuple palestinien depuis au moins 70 ans) peut
expliquer ou du moins être utilisé par la propagande ֞djihadistes ֞ comme prétexte et support de mobilisation.
Et en
dépit de tout, la géopolitique moyen-orientale ne doit pas être évacuée
(pétrole et sécurité d'Israël…).
Le dérapage de cette minorité peut aussi
s'expliquer par l'absence de la mutation de l'islam.
Rappelons que
l'Europe a eu ses guerres de religion il y à peine 2 siècles et demi.
Rappeler et
expliquer n'est pas justifier.
Le
monde musulman vit deux temporalités ; il faudrait qu'il ajuste l’Islam rêvé et
idéalisé aux exigences du temps moderne.
Les
puissances occidentales, les pays pétroliers (l’Arabie et le Qatar)
et les frères musulmans d'Égypte, du Qatar et de la Turquie créateurs et ֞sponsors֞ de Daech doivent rendre des comptes à
la communauté internationale et s'expliquer devant l'histoire.
Adelaïde 24 décembre 2017
[1] Extrait de la proclamation
d’indépendance d’Israël faite le 15 mai 1948
« Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies
adopta une résolution prévoyant la création d'un Etat juif indépendant dans le
pays d'Israël et invita les habitants du pays à prendre les mesures nécessaires
pour appliquer ce plan. La reconnaissance par les Nations unies du droit du
peuple juif à établir son Etat indépendant ne saurait être révoquée ».
[2] Rappelons que depuis 1945, année de création de l’ONU ,
plus de 120 entités coloniales ont accédé à l’indépendance et
exercé le droit des peuple à disposer d’eux- même mainte fois
proclamé et appliqué par l’Organisation mondiale. Sauf pour les
Palestiniens !
[3]-Robert Fisk, « La
grande guerre pour la civilisation. L’Occident à la conquête du Moyen Orient »,
La découverte, 2007, 956 pages.
[11] http://www.akadem.org/medias/documents/--3-resolution-de-l-ONU-assimilant-le-sionisme-a-un-racisme.pdf
[12] https://www.egaliteetreconciliation.fr/1991-l-ONU-revoque-la-resolution-assimilant-le-sionisme-a-une-forme-de-racisme-20054.html;
[13] http://www.akadem.org/medias/documents/--3-resolution-de-l-ONU-assimilant-le-sionisme-a-un-racisme.pdf
[14] http://www.lepoint.fr/monde/transfert-de-l-ambassade-americaine-a-jerusalem-une-mesure-controversee-14-02-2017-2104628_24.php
[17] http://www.lapresse.ca/international/moyen-orient/201705/15/01-5098109-le-nouvel-ambassadeur-americain-controverse-david-friedman-arrive-en-israel.php
[18] http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/09/29/l-ambassadeur-americain-estime-que-les-colonies-font-partie-d-israel_5193140_3218.html
[19] "Le conflit entre Israéliens et Arabes est aussi vieux que cette
institution, a-t-il rappelé. Et nous pouvons revenir l'an prochain, comme
nous le faisons depuis soixante ans, et faire de longs
discours." …. "Quand nous reviendrons l'an prochain, nous
aurons un accord qui nous amènera à accueillir un nouveau membre des Nations
unies : l'Etat souverain de Palestine vivant en paix avec Israël",
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/09/24/barack-obama-espere-une-palestine-a-l-onu-en-2011_1415519_3218.html#yaW7DKhokLKXhCHM.99
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/09/24/barack-obama-espere-une-palestine-a-l-onu-en-2011_1415519_3218.html#yaW7DKhokLKXhCHM.99
[20] http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/palestine-onu/20110922.OBS0901/palestine-les-contradictions-de-barack-obama.html