Economie Politique Du Maroc
Cordonné par :
- Najib Akesbi
- Abdelkader Berrada
- Mohamed Oubenal
- Mohamed said saadi
Les auteurs de cet
ouvrage n’ont pas hésité un seul instant à porter des regards croisés sur
l’économie politique du Maroc. Qu’ils soient ici tous remerciés pour la qualité
de leurs contributions. L’initiative de ce projet académique revient en premier
au professeur Abdelmoughit Benmessaoud Tredano, directeur du Centre de
Recherche et d’Etudes en Sciences Sociales (CRESS). Le collectif de chercheurs,
qui se sont employés deux années durant à mener à bien cette tâche, est composé
de : Najib Akesbi, Abdelmoughit Benmessaoud Tredano, Abdelkader Berrada,
Mohamed Oubenal, Mohamed Saïd Saadi. L’argumentaire scientifique a été rédigé
par Mohamed Oubenal en s’appuyant sur des travaux écrits par des membres de
l’équipe. L’appel à contributions a reçu un accueil favorable. Il n’est sans
doute pas inutile de préciser que ce numéro hors-série de la Revue Marocaine
des Sciences Politiques et Sociales (RMSPS) ne comprend que les contributions
retenues après examen par au moins deux évaluateurs anonymes par article. Cela étant,
en lisant attentivement l’argumentaire exposé dans l’annexe, force est de
reconnaître que certains thèmes proposés à la réflexion et pas des moindres
manquent à l’appel. C’est dire qu’il reste beaucoup à apprendre au sujet de
l’économie politique du Maroc et que les économistes anticonformistes et
hétérodoxes et les autres chercheurs en sciences sociales ont encore du pain
sur la planche. Il faut souligner ,en effet, que la principale exigence de
l’économie politique consiste à évaluer les conséquences des politiques
publiques pour différentes couches de la population et in fine la capacité d’un système
politique à améliorer le niveau et la qualité de vie des habitants du pays. Or,
de par sa nature singulièrement anachronique, l’Etat postcolonial s’est gardé
de s’engager résolument dans cette voie et de libérer les énergies créatrices
de la jeunesse marocaine dont près de la moitié «n’est ni scolarisée ni active»
c’est-à-dire sans formation, sans activité et sans ressources décentes. Comme
le fait remarquer J. E. Stiglitz, Prix Nobel d’Economie, dans son ouvrage Le prix de l’inégalité (2012, p. 7),
«il y a des moments de l’histoire où, dans le monde entier, les peuples se
lèvent. Ils disent :
ça ne va pas- et exigent que ça change. C’est ce qui s’est passé en 1848 et en
1968, et ces années tumultueuses ont, l’une et l’autre, donné le coup d’envoi
d’une nouvelle ère. L’année 2011 a peut-être été un nouveau moment de ce
genre». En revanche, les choses ont pris une toute autre tournure au Maroc.
Abdelkader
Berrada, professeur émérite de politique économique et de finances publiques,
Université Mohammed V, Rabat.
Présentation
Où va l’Economie Politique du Maroc ?
Oubenal Mohamed
Chercheur en sociologie à
l’IRCAM (Rabat)
Au niveau mondial, la crise financière de 2008
et ses conséquences économiques et sociales ont conduit à la remise en cause de
l’intégrisme du marché. Plusieurs économistes, parfois parmi les plus farouches
défenseurs de la doxa néolibérale, redécouvrent les vertus des institutions, de
l’Etat providence et des politiques de redistribution et de relance. Cela a
conduit à l’émergence, dans les pays du Nord, d’un discours politico-économique
prônant le retour en force de l’Etat soit à travers des perspectives
émancipatrices qui cherchent difficilement à sortir de la dictature des marchés
(Podemos en Espagne, le parti Pirate en Islande, Syriza et les mouvements
anarchistes en Grèce, une direction du Labour plus
à gauche en Grande-Bretagne) ou des projets nationalistes qui promeuvent une
politique protectionniste, anti-immigration et islamophobe (Le
« trumpisme » aux Etats-Unis, UKIP en Grande-Bretagne et les
différents mouvements d’extrême droite en plein essor en Europe).
Au niveau de la région d’Afrique du Nord et du
Moyen Orient, les soulèvements de 2011 ont constitué un choc pour les
économistes de la Banque Mondiale et du FMI qui ont prôné les déréglementations
pour assurer la transition démocratique dans cette région. Or depuis 2011, des
experts de ces mêmes institutions produisent des publications où ils remettent
parfois en cause des recommandations qui ont été jusque-là émises. Cette
«petite bifurcation» apparaît dans des concepts tels celui de capitalisme de
connivence (crony capitalism) qui
commence à être adopté pour qualifier les politiques économiques appliquées
dans la région. Par exemple, le secteur public et les réglementations étatiques
ne sont plus perçus comme les seuls instruments capables de bloquer le
développement de ces pays mais s’y ajoutent les mesures prônées par les
institutions internationales. Les privatisations et les déréglementations
peuvent ainsi être captées par les clans et les régimes autoritaires pour
accumuler des ressources et s’enrichir.
Les mesures économiques adoptées par les groupes
politiques qui ont dominé depuis 2011 ne s’inscrivent même pas dans un discours
de rupture ou de remise en cause des politiques économiques néolibérales. Qu’il
s’agisse des variantes de l’islamisme ou des divers régimes claniques, leurs
approches perpétuent les mêmes structures socio-économiques d’appauvrissement
des classes populaires et d’accaparement des ressources par une infime
minorité. Même lorsque de nouvelles stratégies sont esquissées, elles visent
principalement à assurer la pérennité des clans dominants soit en diversifiant
les alliés et financeurs étrangers afin de ne plus dépendre uniquement de
régimes occidentaux versatiles, soit en achetant la paix sociale grâce à une
forme de charité qui crée une dépendance organique chez plusieurs groupes
sociaux.
Les
tendances de l’islam politique réformiste qu’il s’agisse de ses variantes
« fréristes » (Al-Ikhwan en Egypte et Annahda en Tunisie) ou
rigoristes (PJD au Maroc) n’ont pas su prendre les mesures politico-économiques
pouvant répondre au mot d’ordre «liberté, dignité et justice sociale» qui ont
marqué les revendications populaires depuis 2011. Plutôt que de porter sur les
valeurs, le réformisme de cet islam politique a consisté à cohabiter avec
l’autoritarisme des clans qui contrôlent les institutions politiques. Pour ce
qui est des réformes économiques «islamistes»
elles s’inscrivent davantage dans la droite ligne des vieilles recettes du FMI
comme on l’a vu au Maroc avec la décompensation, l’introduction d’une
flexibilisation de l’emploi dans la fonction publique et la modification du
régime des retraites au détriment du personnel civil de l’Etat. Plutôt que de
couper court aux rentes qui gangrènent l’économie marocaine en réformant le
système des agréments et de cession de biens relevant du domaine privé de
l’Etat et des Collectivités locales l’«islamisme» économique s’est plus
préoccupé d’améliorer la place du Maroc dans le classement Doing Business dont
les critères sont établis par la Banque mondiale.
En réalité, les fondements du modèle
politico-économique d’un pays comme le Maroc, sont à chercher bien avant
l’apparition de l’islamisme politique, elles reposent en premier lieu sur la
structure socio-économique mise en place pendant le protectorat français. Comme
le souligne Soraya El Kahlaoui, dans son article qui figure dans ce hors-série[1],
les autorités coloniales ont établi un système dual qui permet d’extraire les
richesses de l’économie traditionnelle et «indigène» qu’on retrouve dans le
monde rural et en périphérie des villes et de les transférer vers une économie
moderne bénéficiant aux habitants des quartiers européens. Au niveau foncier,
la dépossession s’effectue grâce au dahir de 1914 facilitant les procédures
d’expropriation des terres pour les besoins de l’exécution des plans
d’aménagements et celui de 1919 transférant la propriété de plusieurs terres
collectives au profit de l’ancienne direction des affaires «indigènes».
Aujourd’hui encore, le cas de la privatisation des terres guich loudaya montre comment l’Etat
néolibéral mobilise ce type d’instruments pour développer le secteur immobilier
et créer des villes favorables à la dynamique du Capital.
Pour
Najib Akesbi les fondements de la politique économique marocaine ont été posés
par Hassan II[2]. Ils reposent sur deux paris : la
centralité du secteur privé qui doit être le moteur du développement plutôt que
l’Etat et l’importance des exportations de biens et de services pour améliorer
la croissance de l’économie. Le règne de Mohammed VI ne marque pas une rupture
mais une inflexion dans le cours de ces orientations cinquantenaires, en ce
sens que de nouvelles initiatives sont prises pour accélérer ou accentuer une
dynamique engagée (investissements d’infrastructures, libéralisation des
échanges), décomposer un cadre stratégique existant (remplacer le plan national
par des plans sectoriels) ou encore introduire une nouvelle gouvernance plus en
phase avec l’air du temps mais démocratiquement problématique. Ainsi les
«chantiers structurants» de l’ère Mohammed VI qui comprennent, entre autres,
plusieurs plans sectoriels, l’Initiative Nationale de Développement Humain
(INDH) et les grands projets d’infrastructures souffrent d’un déficit
démocratique du point de vue de leur processus d’élaboration, de validation et
de responsabilité. Cela rejoint le point de vue développé par Kamal Mesbahi qui
considère que le dépassement des défaillances de l’économie marocaine dépend de
la transformation des institutions[3]. La réduction progressive de la rente et
de la corruption pourrait ainsi rétablir la confiance et susciter une dynamique
économique positive. Cette lutte graduelle serait fondée sur les principes de
responsabilité, de reddition des comptes, de transparence et d’évaluation des
politiques publiques.
Les deux articles suivants s’intéressent aux
transformations induites par la phase de libéralisation économique qu’a connue
le Maroc pendant les années 1980 et 1990. Grâce à une comparaison entre
l’actionnariat de 344 entreprises en 2016 et des données qui datent de la
période d’avant le plan d’ajustement structurel, Mohamed Oubenal et Abdellatif
Zeroual[4] expliquent que les principaux bénéficiaires
des politiques néolibérales sont le capital privé marocain proche du palais et
le capital étranger. Ce dernier domine le secteur industriel suite au
désengagement de l’Etat tandis que le capital privé marocain est, quant à lui,
hégémonique dans le commerce et s’est renforcé en finance. L’analyse du réseau
de co-actionnariat montre l’existence d’un cœur de réseau interconnecté dominé
par l’investisseur institutionnel CDG et la holding royale SNI alors que des
acteurs, jadis dominants, comme les groupes Kettani et Lamrani se sont
affaiblis. Mohammed Said Saâdi souligne[5], quant
à lui, que le pouvoir central au Maroc s’est approprié les réformes
néolibérales pour maintenir son hégémonie sur le système politique et
économique alors que les grands groupes d’affaires (business
group) ont réagi aux réformes par le
biais de la prise de parole (voice) ou de la défection (exit) et
en diversifiant leurs stratégies de manière à accroître leur contrôle sur
l’économie marocaine.
Trois
articles s’intéressent à la stratégie industrielle du Maroc en prônant des
approches différentes. Le premier article d’Alain Piveteau[6] propose un séquençage historique des
politiques et stratégies industrielles poursuivies par le Maroc et étudie le
lien historiquement faible entre industrialisation et politique industrielle au
Maroc. Alexandra Bidet, Jean-Bernard Ouédraogo, Gwenaële Rot et François Vatin
analysent, quant à eux, les mutations économiques et sociales en cours dans la
zone industrielle de Tanger[7]. Il s’agit en particulier de l’émergence
d’un salariat industriel. Cela débouche sur une forme de «paternalisme» où les
entreprises tendent à remplacer l’absence d’un Etat social en déployant des
stratégies de fidélisation et de stabilisation de la main d’œuvre. Le troisième
article de Mohammed Rami[8] vise à interroger la nouvelle
stratégie industrielle marocaine qui risque, selon lui, de reproduire la
dépendance du pays. Pour dépasser cela, l’auteur plaide pour le renforcement de
l’Etat afin qu’il puisse mobiliser de nouvelles forces productives et
culturelles à l’instar du rôle qu’a joué l’Etat développeur dans plusieurs pays
émergents tels que la Malaisie.
Dans son article,
Mohammed Akaaboune[9] critique la politique monétaire passive de Bank
Al-Maghreb qui utilise des instruments non sélectifs et de faible portée
macroéconomique. Ainsi, un refinancement des banques sélectif et conditionné
par un usage ciblé des fonds avancés permettrait d’encourager l’investissement
dans les secteurs productifs et la création d’emplois. Les deux derniers
articles s’intéressent à la politique budgétaire de l’Etat. L’article d’El
Mataoui Bendaoud[10] évalue
la politique de contraction budgétaire choisie par le Maroc depuis 1993.
L’auteur estime qu’elle n’a pas pu relancer l’économie et qu’elle a même
engendré une chute de la demande intérieure, une baisse de la consommation des
ménages et une perte de richesses. Abdelkader Berrada[11] analyse le déficit budgétaire durant le
quinquennat 2012-2016. Ce déficit traduit, selon lui, une remise en cause de la
fonction redistributive de la dépense publique accompagnée d’une augmentation
vertigineuse du service de la dette du Trésor et une quasi-stagnation sinon une
baisse des dépenses d’investissement public.
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Sommaire
Présentation
du dossier : Où va l’Economie Politique du Maroc ? - M.
Oubenal
I-Economie
politique et mutations du capitalisme marocain :
Au nom de la modernité : dépossession de la
petite paysannerie et urbanisation. Le cas de la privatisation des terres guich
loudaya à Rabat - S. El
Kahlaoui
Economie politique, et politiques économiques au
Maroc - N. Akesbi
L’économie politique du Maroc : entre
croissance, confiance et défiance - K. Mesbahi
Les
transformations de la structure financière du capitalisme marocain - M.
Oubenal, A.
Zeroual
Réformes néolibérales, groupes d’affaires et
développement au Maroc - M. S. Saâdi
II-
Emergence industrielle et mondialisation :
Le Maroc industriel dans la mondialisation :
processus, trajectoires et acteurs - A. Piveteau
Une nouvelle économie politique de l’industrie :
l’essor du salariat mondialisé dans la zone franche de Tanger - A. Bidet, J-B.
Ouédraogo, G. Rot, F.
Vatin
Le projet
d’émergence industrielle du Maroc en question - M.
Rami
III
Politiques monétaire et budgétaire :
La politique
monétaire au Maroc - M.
Akaaboune
Politique de
contraction budgétaire au Maroc (1993 – 2014) : Bilan et perspectives d’avenir
- E. Bendaoud
La réduction du
déficit budgétaire durant le quinquennat 2012-2016: un cadeau empoisonné -A.
Berrada
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[1] «Au nom de la modernité :
dépossession de la petite paysannerie et urbanisation. Le cas de la
privatisation des terres guich loudaya à
Rabat».
[7] «Une
nouvelle économie politique de l’industrie : l’essor du salariat mondialisé
dans la zone franche de Tanger».
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FOREWORD
Translated by : Pr Mohammed KARIMI
The authors of this special issue have not
hesitated for a split second to throw some fresh perspectives on the political
economy of Morocco. Let them all be thanked for the quality of their
contribution. The initiative behind this academic project goes primarily back
to Professor Abdelmoughit Benmessaoud Tredano, the Director of Centre de Recherche
et d’Etudes en Sciences Sociales (CRESS). The research group, which has for two
consecutive years worked towards bringing the project to fruition, consists of:
Najib Akesbi, Abdelmoughit Benmessaoud Tredano, Abdelkader Berrada, Mohamed
Oubenal, and Mohamed Said Saadi. The scientific arguments were drafted by
Mohamed Oubenal, on the basis of the written works that have been completed by
the members of the group. Also, the call for papers has received a favorable
welcome. And it is no doubt quite useful to specify that this special issue of
the Revue Marocaine des Sciences
Politiques et Sociales (RMSPS) only includes those contributions that
have been kept following their examination by at least two anonymous reviewers
for every article. This being the case, in carefully reading the arguments laid
out in the annex, it is imperative that one admits that certain themes which
have been put forward for reflection are not least still missing; that is,
there remains a great deal to be learnt about political economy in Morocco, and
that anti-conformist and heterodox, as well as a cohort of other researchers in
the area of Social Sciences, still have much to cover in this respect. It is to
be noted, in fact, that the principal demand for political economy consists in evaluating
the ramifications of public policies for all segments of the population, and in fine, the capacity that a political
system has in raising the quality of living standards for the inhabitants of
the country. Yet, in view of its singularly anachronistic nature, the
post-colonial State strove to engage with resolve in this path, and release the
creative energies of Moroccan youth, half of whom “neither attends school nor
is active;” that is, lacking in proper training, is inactive and owns no decent
resources. As J.E. Stiglitz, recipient of the Nobel Memorial Prize in Economic
Sciences, maintains in his book, The
Price of Inequality (2012, p. 7), that “ there are moments in history when people
all over the world seem to rise up, to say that something is wrong, to ask for
change. This is what happened in the tumultuous years 1848 and 1968. Each of
these years of upheaval marked the beginning of a new era. The year 2011 may
prove to be another such moment.”
In Morocco; however, things have taken yet another turn.
Abdelkader
Berrada,
Professor Emeritus of Economic Policy and Public Finance,
Mohammed
V University, Rabat.
Worldwide, the social and economic ramifications
of the 2008 global financial crisis have cast doubt on free market
fundamentalism. Indeed, several economists, oftentimes including some
unflinching proponents of the neoliberal agenda, rediscover the virtues of
institutions, the Welfare State, as well as redistributive and reflationary
policies. This led to the emergence in Northern countries of a
politico-economic discourse that advocates a strong comeback of the State,
either through emancipatory perspectives that strive, albeit arduously, to break
away from the dictatorship of the market (Podemos in Spain, the Pirate Party in
Iceland, Syriza and anarchist movements in Greece, and a more leftist Labour leadership in Great Britain); or
nationalist projects that promote a protectionist, anti-immigration and
islamophobic policies (“Trumpism” in the US, UKIP in UK, as well as a host of
other far right-wing movements in Europe).
As concerns the region of North Africa and the
Middle East, the fact is that the uprisings of 2011 came as a shock for the
economists of the World Bank and the International Monetary Fund (IMF), both of
which had been advocating deregulations with a view to securing a democratic
transition in the region. However, ever since then, the experts of these same
institutions have produced publications wherein they would challenge the
recommendations that have hitherto been submitted by their own organizations.
This “small bifurcation,” as it were, appears to be inscribed in concepts such
as crony capitalism, which is
being used to categorize the economic policies in place in the region. For
example, the public sector and State regulations are no longer perceived as the
sole devices capable of stalling the development of these countries; the
measures taken by international institutions are to be included, too. Thus,
privatization and deregulation, as advocated by international institutions,
could also be used by clans and authoritarian regimes to accumulate resources
and enrich themselves.
Also, the economic measures adopted by the
political groups that have been dominant since 2011 do not even adhere to a
discourse of rupture from and the cross-examination of neoliberal economic
policies. Be it a version of Islamism or any other clan-based regime, the
fact is that their approach tends to perpetuate the same old socio-economic
structures that impoverish the popular classes and strengthen the
monopolization of resources by a tiny minority. Even when new strategies are
outlined, these political groups mainly aim at ensuring the survival of the
dominant clans either by diversifying their foreign allies so that they no
longer rely solely on versatile Western regimes; or by buying out social
stability through a form of charity that only further anchors organic
dependency among various social groups.
The tendency of reformist political Islam, be it
one of its “brotherhood” versions (Al-Ikhwan in Egypt and Annahda in Tunisia)
or a rigorist one (Party of Justice and Development - PJD in Morocco) has shown
that these movements have failed to take the politico-economic measures that
satisfy the claims of “freedom, dignity and social justice” that have
noticeably marked the popular claims that have been made ever since 2011.
Indeed, the “reformism” of such a political Islam was limited to accepting
cohabitation with the authoritarianism of clans that have political
institutions under control. As far as “Islamist” economic reforms are
concerned, they are rather in keeping with the IMF's old recipes, as already
witnessed in Morocco through de-compensation, employment flexibilisation in the
public sector, as well as the amendment of the pension scheme at the detriment
of State civilian employees. And instead of curbing annuity--which considerably
weakens the State-- by reforming the licensing system and the disposal of
real-estate property owned by the State and the local collectivities, economic
“Islamism” was instead preoccupied with improving the place of Morocco in the
so-called Doing Business ranking,
whose criteria are established by the World Bank.
Actually, the foundations of the
politico-economic model adopted by a country such as Morocco were to be had
long before the emergence of political Islam; they hinge around the
socio-economic structure that was put in place during the French
protectorate. As Soraya El Kahlaoui [2] points out in her article this special edition,
the colonial authorities have established a dual system that allows for the
extraction of the wealth emanating from traditional and ‘indigenous’ economy,
which can be found in the rural world and the periphery of cities, only to
transfer it to a more modern economy that benefits the inhabitants of European
neighborhoods. At the level of land property, dispossession is carried out
thanks to the Dahir of 1914,
which facilitates the procedures relative to land expropriation with a view to
executing development plans, as well as that of the year 1919 which transfers
the property of various collectively-owned plots of land for the benefit of the
Office of indigenous affairs. Even today, the case of the privatization of guich loudaya lands, for instance,
shows how the neoliberal State mobilized these colonial apparatuses to develop
the real-estate sector and create cities favorable to the dynamics of the
Capital.
For Najib Akesbi,
the foundations of the Moroccan political economy were laid down by Hassan II.[3] This rest
on two stakes: the centrality of the private sector, which must be the lever
for development rather than the State, and the vital importance of the exports
of goods and services for improving the growth of the economy. The reign of
Mohammed VI does not signal a rupture, but rather a change in the course of
these five-decade long orientations, in so far as new initiatives are taken to
accelerate or accentuate an already active dynamic (infrastructure investments,
trade liberalization), dismantle an existing strategic framework (replacing the
national plan with sectorial plans), or put in place a new governance that is
more in sync with the present times, but which remains; nonetheless,
democratically problematic. Thus, the “structuring projects” set up during
Mohammed VI era, which comprise, inter alia, several
sectorial plans, the National Initiative for Human Development (INDH), as well
as other major infrastructure-related projects, suffer from a democratic
deficit in terms of their process of elaboration, validation and
accountability. This line of thought is in keeping with the point of view
elaborated by Kamal Mesbahi, who considers that overcoming the deficiencies of
the Moroccan economy pivots around the transformation of institutions.[4] Indeed, the gradual erosion of corruption
windfall economy could thus restore confidence and generate, by the same token,
a more positive economic dynamic. Also, this gradual struggle would be based on
the principles of accountability, account rendering, transparency as well as
the appraisal of public policy.
The next two articles
deal with the transformations induced through the 1980s’ and 1990s’ period of
economic liberalization in Morocco. By comparing the shareholding of 344
companies in 2016 with data dating back to the period before the Structural
Adjustment Program (PAS), Mohamed Oubenal and Abdellatif Zeroual[5] maintain
that the main beneficiaries of the neo-liberal policies are the Moroccan
private capital with close ties to the palace, in addition to foreign capital.
The latter dominates the industrial sector following the disengagement of the
State, while the Moroccan private capital is hegemonic in the area of trade and
has strengthened its position in finance. The analysis of a network of joint
shareholdings reveals the existence of a networked core of companies
dominated by the institutional investor CDG and the Royal holding SNI, while
previously dominant groups such as Kettani and Lamrani have now become weak.
Mohammed Saâdi[6], in turn, stresses that the monarchy in Morocco has
appropriated, as it were, the neoliberal reforms to maintain its hegemony over
the political and economic system, whereas the major business groups have
responded to these reforms through public speaking (voice)
or desertion (exit), and diversifying
their strategies in such a way as to increase their control over the Moroccan
economy.
Three articles
address, each adopting a different approach, the industrial strategy pursued in
Morocco. In the first article, Alain Piveteau[7] proposes a
historical sequencing of the industrial policies and strategies that were
adopted by Morocco and studies the historically fragile ties between
industrialization and industrial policy. In the second article, Alexandra
Bidet, Jean-Bernard Ouédraogo, Gwenaële Rot and François Vatin analyze the
ongoing changes taking place in Tangier’s industrial zone through social and
economic lenses.[8] This
concerns in particular the emergence of an industrial work force characterized
by a form of “paternalism” in which the absence of a welfare State is beginning
to be substituted by companies that undertake strategies of stabilization and
retention of the work-force. In the third article, Mohammed Rami[9] takes issue
with the new Moroccan industrial strategy which, he asserts, risks reproducing
the country’s dependency. Rami proposes by way of a solution the strengthening
of the role of the State in mobilizing new productive and cultural forces, akin
to the role that was played by the developmental State in several emerging
countries such as Malaysia.
In his article, Mohammed Akaaboune provides a
critique of the passive monetary policy of Bank Al-Maghreb, which uses
instruments that are not only non-selective but have limited macroeconomic
effects. Thus, a refinancing of banks, one that is selective and conditioned by
a targeted use of advanced funds would be susceptible of encouraging
investments in productive sectors, in addition to job creation.
The last two articles deal with the State
budgetary policy. The article by El Mataoui Bendaoud appraises the policy of
budgetary contraction chosen by Morocco since 1993. He estimates that it has
failed to re-launch the economy and has even caused a fall in domestic demand,
a decrease in household consumption as well as a loss of wealth.
Abdelkader Berrada[10] analyzes
the budget deficit during the five-year period 2012-2016. According to him,
this deficit invites a reconsideration of the redistributive function of public
expenditure that is accompanied by a tremendous increase in the debt service of
the treasury, as well as a near-stagnation, if not a decrease in public
investment expenditure.
[2] «Au nom de la
modernité : dépossession de la petite paysannerie et urbanisation. Le cas de la
privatisation des terres guich loudaya à
Rabat».
[3] «Economie politique, et politiques économiques
au Maroc».
[4] «L’économie
politique du Maroc: entre croissance, confiance et défiance».
[5] «Les
transformations de la structure financière du capitalisme marocain».
[6] «Réformes
néolibérales et groupes d’affaires au Maroc».
[7] «Le
Maroc industriel dans la mondialisation : processus, trajectoires et acteurs».
[8] «Une
nouvelle économie politique de l’industrie : l’essor du salariat mondialisé
dans la zone franche de Tanger».
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تقديم العدد:
ترجمة
عبد الغفور أشوال
أدت الأزمة المالية لسنة 2008 إلى إعادة النظر في "أصولية السوق"، فقد اكتشف من جديد عدد كبير من الاقتصاديين، ومن بينهم كبار المدافعين عن المنظومة اللبرالية، فضائل "الدولة الراعية" (Welfare State) وسياسات إعادة التوزيع وتشجيع الإقلاع الاقتصادي. أدى ذلك إلى تبلور خطاب اقتصاد- سياسي، في بلدان الشمال، يدعو إلى العودة القوية للدولة، سواء من خلال آفاق تحررية تبحث عن الخروج من دكتاتورية السوق )بوديموس في إسبانيا، حزب القراصنة في إيسلندا، سيريزا في اليونان، الجناح اليساري داخل الحزب العمالي البريطاني (أو مشاريع وطنية تسعى إلى إرساء سياسة انعزالية مضادة للهجرة ومعادية للمسلمين )سياسة الرئيس الأمريكي الجديد دونالد ترامب، حزب UKIP في بريطانيا ومختلف حركات اليمين المتطرف في أوروبا(.
شكلت
انتفاضات 2011، بمنطقة
الشرق الأوسط و شمال أفريقيا (MENA)، صدمة
بالنسبة لاقتصاديي البنك العالمي وصندوق النقد الدولي. فقد اقترح دوما هؤلاء إلغاء
الحواجز الجمركية وتحرير السوق من كل قيد، كالطريق الأمثل لتحقيق الانتقال
الديمقراطي بالمنطقة. لكن منذ 2011، شرع باحثون من نفس المنظمات بنشر دراسات تعيد
النظر في توصيات مؤسساتهم. يتجلى هذا "التحول
الطفيف" (petite bifurcation) من خلال استعمال بعض المفاهيم مثل "رأسمالية
المحسوبية" (Crony capitalism) لتوصيف
السياسات الاقتصادية بالمنطقة. فمثلا، لم يعد ثقل القطاع العام وكثرة التقنينات،
الفرضيات الوحيدة لعرقلة التنمية بهذه الدول، بل أصبح يُنظر كذلك إلى التدابير
التي تمت تزكيتها من طرف المؤسسات الدولية كأحد المسببات الممكنة لغياب التنمية. فسياسات
الخوصصة و تبسيط المساطر أمكن احتكارها واستعمالها من طرف أوساط مقربة من دوائرر
السلطة من أجل مراكمة الثروة.
لا
تندرج التدابير الاقتصادية، المتخذة من طرف المجموعات السياسية التي هيمنت على
المشهد السياسي منذ سنة2011، في مشروع قطيعة أو، على الأقل، إعادة النظر في
السياسات الاقتصادية اللبرالية. و نقصد هناا مختلف أطياف الإسلام السياسي
وكذلك الأنظمة الاستبدادية التي لازالت مقارباتها تعيد إنتاج نفس البنيات
السوسيو-إقتصادية المسؤولة عن تفقير الطبقات الشعبية وإحتكار الخيرات من لدن
أقلية. وحتى عندما يتم طرح إستراتيجيات جديدة فالهدف منها تدعيم هيمنة المجموعات
المُسيطِرة سواء عن طريق تنويع الحلفاء والممولين الأجانب، تفاديا للارتباط
الأحادي بدول غربية أصبحت متقلبة الأطوار، أو من خلال شراء السلم الاجتماعي عن
طريق نوع من العمل الخيري يهدف إلى ضمان ولاء عضوي لفئات اجتماعية هشة.
إن
تيارات الإسلام السياسي الإصلاحي سواء في شقه الإخواني (الإخوان المسلمون بمصر
وحركة النهضة بتونس) أو في شقه الأصولي (حزب العدالة والتنمية بالمغرب) لم تستطع
اتخاذ القرارات السياسية والاقتصادية التي تستجيب لشعار: "حرية، كرامة، عدالة
اجتماعية"، التي شكلت صلب المطالب الشعبية منذ سنة 2011. فعوض أن ينْصَبَّ
الطابع الإصلاحي لهذا الإسلام السياسي على القيم التي يساهم في نشرها بالمجتمع،
اكتفى بالتعايش مع الاستبداد الذي يتحكم بالمؤسسات السياسية. أما فيما يخص
الإصلاحات الاقتصادية "الإسلاموية" فهي تندرج في سياق الوصفات القديمة
لصندوق النقد الدولي كما هو الأمر في المغرب مع "إصلاح" نظام المقاصّة
وإدخال مرونة الشغل(flexibilisation) في الوظيفة العمومية و مراجعة نظام التقاعد
على حساب الموظفين المدنيين. فعوض سنّ سياسة لوقف الممارسات
الريعية المضرة بالاقتصاد الوطني عن طريق إصلاح منظومة منح التراخيص والإمتيازات
للإستفادة من الملك الخاص للدولة والجماعات المحلية، اهتم مناصرو الاقتصاد
"الإسلاموي" بتحسين رتبة المغرب في تصنيف مناخ الأعمال والذي يحدد
معاييره البنك العالمي.
يقودنا
البحث في أصول نموذج الإقتصاد السياسي بالمغرب إلى فترة الاستعمار. فقد وضعت
الحماية الفرنسية أسس البنية السوسيو-إقتصادية التي لازالت طاغية ببلادنا اليوم.
تشير مثلا سورية الكحلاوي في مقالها بهذا العدد[12]، إلى قيام سلطات الحماية الفرنسية بإرساء
منظومة ثنائية يتم بواسطتها استغلال خيرات الإقتصاد التقليدي المتواجد بالعالم
القروي وبضواحي المدن وتحويلها إلى المركز لصالح ساكنة الأحياء الأوروبية. على
المستوى العقاري، تم الاستحواذ على الأراضي بفضل ظهير 1914 الذي سهّل نزع الملكية
لأغراض التهيئة وظهير 1919 الذي حوَّل ملكية نسبة هامة من أراضي الجموع إلى مديرية
الشؤون الأهالي. تُجسّد اليوم عملية خصخصة أراضي كيش لوداية، تعبئة الدولة لهذا
النوع من الأراضي لتنمية قطاع عقاري عصري وخلق مدن تخدم دينامية الرأسمال.
يرى نجيب
أقصبي، من جهته [13]، أن الحسن الثاني هو واضع أسس السياسات
الإقتصادية المتبعة بالمغرب وهي مبنية على دعامتين: مركزية القطاع الخاص للقيام
بدور المحرك التنموي بدلا من الدولة وأهمية الصادرات في تحقيق نمو إقتصادي وطني. ولم
يُشَكِّل النموذج الذي سَنّه حُكْمُ محمد السادس قطيعة في هذا الباب، بل هو مجرد
تحول داخل نفس التوجهات الخمسينية. بمعنى أن هناك مبادرات جديدة اتُّخذت من أجل
تسريع وتيرة دينامية موجودة سلفا (مشاريع البنيات التحتية، تحرير المبادلات)
وتفكيك الإطار الإستراتيجي الموجود (إبدال المخطط الوطني باستراتيجيات قطاعية)
وإدخال نوع من الحكامة الجديدة أكتر تناغما مع روح العصر، إلا أن هذا يدخل في
تناقض مع المبادئ الديمقراطية. فالمشاريع الكبرى المُهيكلة التي تضم المخططات
القطاعية والمبادرة الوطنية للتنمية البشرية والبنيات التحتية الكبرى تفتقد
للديمقراطية سواء من حيث الإعداد و التقويم و المسؤولية. يتقاطع هذا التحليل مع
وجهة نظر كمال المصباحي [14] الذي يعتبر أن تجاوز إختلالات الإقتصاد
المغربي يتطلب تغيير المؤسسات وأن الحد التدريجي من الريع والرشوة من شأنه إرجاع
الثقة وإرساء دينامية إقتصادية جديدة .ومن أجل هذا الهدف وجب القيام بمجهود تدريجي
يتم تدعيمه من خلال مبادئ المسؤولية والمحاسبة والشفافية وتقويم السياسات العمومية.
يتطرق
المقالان المواليان إلى التحولات التي عرفها الإقتصاد المغربي خلال عقدي
الثمانينيات والتسعينيات من القرن الماضي إثر خضوعه لسياسات اللبرلة (libéralisation) الإقتصادية.
يقارن محمد أوبنعل وعبد اللطيف زروال[15] بين مساهمي 344 شركة في سنة 2016 ومعطيات
مماثلة تعود إلى ما قبل برنامج التقويم الهيكلي. تُبرز هذه المقارنة أن
المستفيدَيْن الرئيسيَّيْن من السياسات اللبرالية هم: الرأسمال الخاص المقرب من
القصر والرأسمال الأجنبي. هذا الأخير يُهيمن على القطاع الصناعي بعد انسحاب الدولة
منه، في حين أن الرأسمال الخاص المغربي يتواجد بالقطاعين التجاري والمالي. إن
تحليل بنية شبكة المساهمات يُظهر تواجد كل من المستثمر المؤسساتي صندوق الإيداع
والتدبير CDG والهولدينغ الملكي SNI في
قلب هذه الشبكة من المساهمات. في حين تم إضعاف بعض المجموعات التي كانت مُهَيْمِنة
سابقا كتلك المملوكة لكريم العمراني أو هولدينغ عائلة الكتاني. يشير، من جهته،
محمد سعيد السعدي[16] إلى أن السلطة المركزية بالمغرب استحوذت
على الإصلاحات اللبرالية حفاظا على هيمنتها في حين أن المجموعات الخاصة الكبرى
تفاعلت مع هاته الإصلاحات من خلال التعبير عن بعض المواقف النقدية(Voice) أو
الانسحاب (Exit) من بعض القطاعات. كما أنها حاولت تنويع
إستراتيجيتها في أفق تدعيم مكانتها داخل الاقتصاد المغربي.
اهتمت
ثلاث مقالات بالإستراتيجية الصناعية المغربية. الأول لـAlain Piveteau[17]، يقترح فيه الكاتب تحقيبا
تاريخيا للسياسات الصناعية المتبعة بالمغرب مع دراسة علاقة الارتباط الضعيفة
والمعقدة بالمغرب بين السياسة الصناعية وعملية التصنيع على أرض الواقع. قام
الباحثون Alexandra
Bidet وJean-Bernard Ouédraogo و Gwenaële
Rot و François Vatin[18]، من
جهتهم، بتحليل التحولات السوسيو-اقتصادية التي تعرفها المنطقة الصناعية الحرة
بطنجة والمتعلقة أساسا ببروز عمالة صناعية مأجورة. وقد أدى ذلك إلى ظهور نوع من
"الأبوية" لدى بعض الشركات تهدف من خلالها إلى تعويض غياب الدولة
الإجتماعية. و الهدف من ذلك هو الحفاظ على إخلاص اليد العاملة للشركة و إستقرارها
بالمنطقة. يسائل محمد رامي، في المقال الثالث[19]، الإستراتيجية الصناعية الجديدة التي قد تساهم
في إعادة إنتاج تبعية الاقتصاد الوطني ؛ ولتفادي ذلك يقترح تعزيز دور الدولة حتى
تتمكن من تعبئة قوى إنتاجية وثقافية كما هو الشأن بالنسبة لدول صاعدة كماليزيا.
ينتقد محمد أكعبون، في مقاله[20]، السياسة المالية المتبعة من طرف بنك المغرب
والذي يستعمل وسائل غير انتقائية و التي لها أثر محدود على المستوى
الماكرو-اقتصادي. يقترح الكاتب في المقابل، أن يكون تمويل البنك المركزي مشروطا
بهدف تشجيع الإسثثمار في القطاعات المنتجة و خلق فرص الشغل. المقالان الأخيران
اهتما بالسياسة الموازناتية للدولة فمقال المعطاوي بنداود[21] يُقَيِّم سياسة الضبط الميزانياتي التي
اختارها المغرب منذ سنة 1993. غير أن هذه الأخيرة لم تستطع إنعاش الاقتصاد الوطني
بل ساهمت في خفض الطلب الداخلي للأسر وضياع الثروات. عبد القادر برادة[22] قام، من جهته، بتحليل العجز الميزانياتي
خلال فترة 2012-2016. و يَعتبر الكاتب أن هذا العجز يُظهِر أن هناك إعادة النظر في
وظيفة إعادة التوزيع التي تندرج ضمن سياسة الإنفاق العمومي، ويترافق ذلك مع ارتفاع
خدمة الدين وجمود، إن لم نقل انخفاض، نفقات الاستثمار العمومي.
[12] الاستحواذ على أراضي الفلاحين
الصغار والتوسع الحضري باسم الحداثة. خوصصة أراضي كيش لوداية نموذجا.
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