LA QUESTION PALESTINIENNE : LE PLUS " GRAND CASSE " DU SIECLE
Pr. Abdelmoughit B. TREDANO
Professeur de
science politique et de géopolitique
Université Mohamed V. Rabat.
Le « contrat du
siècle » exécuté par étapes
L’objectif des
Occidentaux et de certains pays arabes (ceux du Golfe+ la Turquie) liquider
définitivement la question palestinienne.
Moyens : tous
les moyens y compris l’installation du chaos.
Ce chaos a été
recherché voire planifié depuis les années 80 ( Bernard Lewis) et les années
2000 avec la Secrétaire d'Etat américain Condoleezza Rice (le Grand
Moyen-Orient) ; l’idée de provoquer des guerres entre les pays arabes, de
préférence avec coloration ethnique, a été pensée justement pour créer ce
chambardement ethnique, religieux et territorial au Moyen-Orient.
Le printemps arabe a été suscité en partie pour en arriver là ; la guerre civile en Syrie et l’émergence de Daech ont présenté des outils précieux pour ce plan machiavélique.
Aujourd’hui, depuis l’arrivée de Trump à la présidence américaine, ce plan est mis en œuvre et décliné, entre autres, en 5 actes :
Le printemps arabe a été suscité en partie pour en arriver là ; la guerre civile en Syrie et l’émergence de Daech ont présenté des outils précieux pour ce plan machiavélique.
Aujourd’hui, depuis l’arrivée de Trump à la présidence américaine, ce plan est mis en œuvre et décliné, entre autres, en 5 actes :
Reconnaissance
de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël par les Américains, transfert de
leur l’ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, la mise en place du nouvel axe
Tel-Aviv avec composante arabe du golfe…, l’adoption de la loi sur le caractère
juif de l’entité sioniste, la suppression des crédits américains à l’UNRWA ,
voilà quelques ingrédients de ce plan .
Le tout a comme
objectifs : d’en finir avec la solution à 2 Etats et l’idée du retour des
réfugiés et donc d’en finir une fois pour toute avec la question palestinienne.
Avant d’en
arriver là, il a fallu plus d’un siècle d’agression occidentale contre les
peuples du Moyen-Orient (Robert Fisk, La grande guerre pour la civilisation).
Et un siècle de
propagande médiatique, culturelle et historique.
En effet,
l’histoire a été sollicitée pour couvrir la plus grande arnaque de l’histoire
du XXème siècle.
La seule
difficulté pour ce plan c’est la résistance du bloc Iran, Syrie, Irak et
Hesbollah avec le parrainage des Russes.
Pour en finir
avec une certaine histoire
Pour justifier
l’occupation de la Palestine et l’annexion de la ville Al Qods les Israéliens
recourent souvent à l’Histoire. Ils étaient là il y a 3000 ans, clament-ils sur
tous les tons et sous tous les cieux terrestres et célestes.
Ils n’ont fait que revenir sur leur terre promise !!
Ils n’ont fait que revenir sur leur terre promise !!
Que peut-on
dire face à un argument qui parait imparable ? !!
Justifier une
revendication territoriale sur la base religieuse est fortement contestable.
Pourquoi ?
Pour une raison
de droit liée à la décolonisation et même à l’histoire !! Du moins la plus
récente.
Dans un
éditorial récent, intitulé ֞Dieu est-il
diplomate ?(8 décembre 2017) répondant à un propos de
l’ambassadrice israélienne en France,le directeur de Libération Laurent Joffrin
vient de de leur rappeler qu’on ne peut fonder la diplomatie et la politique
sur la bible ou toute autre texte sacré.
Bien plus, il a
été jusqu’à lui contester les prétentions historiques sur l’existence du
temple, chose que beaucoup d’historiens et d’archéologues israéliens
contestaient déjà depuis quelque temps.
Ce n’est pas un
antisémite encore moins un antisioniste qui le dit, mais un journaliste
français aguerri et rangé !!
Si chaque
entité étatique ou peuple fonde ses prétentions territoriales sur des
convictions religieuses et/ou de l’histoire ancienne, beaucoup d’empires
revendiqueraient tous les territoires qu’ils avaient au nom de la religion ou
de la force..
Le Romain le
premier, le perse et puis celui que le monde arabo-musulman a réussi, en peu de
temps, à conquérir sur les trois continents.
Les tous
derniers, ceux de deux puissances européennes au 19ème siècle, le français et
le britannique où le soleil ne se couchait pas.
Notre propos n’est pas de se placer sur ce registre qui reste très compliqué et controversé.
Notre propos n’est pas de se placer sur ce registre qui reste très compliqué et controversé.
En tous cas, ce
qui est sûr c’est que la décolonisation et le processus d’indépendance et de
libération des peuples a été fondé sur le droit et non pas sur de prétentions
d’ordre biblique.
Même le premier
des premiers ministres israéliens, Ben Gourion , a fondé sa déclaration
d’indépendance sur le droit, même si la dimension religieuse ne manquait pas[1].
.
Ce n’est pas une résolution (très contesté à plus d’un titre : voir infra) qui avait proposait le partage (191 du 29 nov. 1947) ?
Ce n’est pas une résolution (très contesté à plus d’un titre : voir infra) qui avait proposait le partage (191 du 29 nov. 1947) ?
Ce n’est pas
une résolution 273 du 11 mai 1949 de l’Assemblée générale (très contestée :
pression américaine – déjà- sur des Etats latino pour qu’ils votent en faveur
du texte) qui a permis l’admission d’Israël ?
La situation de
la Palestine doit donc être traitée selon les dispositions du mandat et de la
charte de l’ONU qui avait remplacé le système de mandat par celui de la Tutelle
; les deux textes et toute la littérature de l’ONU en cette matière prévoient
l’indépendance à la population qui occupait le territoire objet de la
domination coloniale.
Il se trouve, que les Palestinienes constituaient 90 % de la population dudit territoire au début XX ème siècle. Et qu’ils étaient encore majoritaires au début de la création d’Israël 1947/48.
Il se trouve, que les Palestinienes constituaient 90 % de la population dudit territoire au début XX ème siècle. Et qu’ils étaient encore majoritaires au début de la création d’Israël 1947/48.
Et si le
Royaume Uni avait d’opéré le changement relatif à ce territoire qu’exigeait la
charte onusienne et organisé la consultation que lui imposaient les textes, la
Palestine serait restée palestinienne et peut être il n’aurait pas eu de
conflit israélo- palestinien !
Voilà pour
l’histoire et la religion quant aux prétentions territoriales israéliennes.
Qu’a fait la
communauté internationale depuis le début de la tragédie palestinienne à la
suite des accords de Seys-Picot et la déclaration Balfour (1916 /1917)
Les impairs et
péchés de la communauté internationale
La question
palestinienne a au moins 70 ans en tant que conflit dominant au Moyen-Orient ;
il s’agit avec le Cachemire (objet de tensions entre Indiens et Pakistanais) un
des plus vieux conflits au monde.
On est en droit
de se poser une légitime question sur cette longévité.
Pourquoi la
communauté internationale n’a pas cherché ou du moins réussi depuis le plan du
partage (29 novembre 1947) à imposer une solution durable et juste dans cette
région du monde. Et pourtant, dans le cas d’espèce, la nature de conflit est
limpide (un cas de colonisation), le droit depuis la résolution 181 de l’ONU
est favorable aux palestiniennes.
Et alors pourquoi
un tel enlisement ?
La richesse de
la région (64 % des réserves mondiales de pétrole) et son importance
géopolitique (carrefour de navigation) ont fait que les puissances occidentales
dont les besoins en hydrocarbures sont énormes, ont plutôt cherché par TOUS les
moyens (installations de bases militaires, pactes régionaux, coups d’état,
intervention directes) à dominer le Moyen-Orient.
Ce qui
explique, en partie, la permanence de ce conflit.
La question qui
se pose, a-t-on le droit, sous prétexte d’intérêts purement et bassement
matériels et de considérations cyniques, de priver un peuple de sa terre et de
son droit à l’existence.
Il est vrai que
dans les rapports internationaux, il n’y a pas de place aux sentiments.
Le secrétaire d’Etat John Foster Dulles, aurait dit dans les années 50 :
« Que l’Amérique n’a pas d’amis permanents, ni d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts permanents ».
Le secrétaire d’Etat John Foster Dulles, aurait dit dans les années 50 :
« Que l’Amérique n’a pas d’amis permanents, ni d’ennemis permanents, elle n’a que des intérêts permanents ».
Et pourtant
a-t-on l’ obligation de ne pas revendiquer un minimum d’éthique et plus
précisément de se mobiliser pour créer une sorte de conscience universelle
autour des questions justes et les imposer dans l’ordre international et ce
malgré les rapports de force géopolitiques mondiaux qui sont défavorables aux
luttes de libération nationale du moins pour le cas palestinien [ 2].
C’est cette
injustice commise à l’encontre de ce peuple depuis un siècle qu’il s’agit de
dénoncer. Elle s’est traduite, entre autres, par la commission d’au moins 7
impairs politiques et juridiques inqualifiables.
1. Premier
impair
Le 2 Novembre
1917, le ministre des affaires étrangères britanniques, Arthur James Balfour a
fait une déclaration promettant un foyer national juif [2] en Palestine.
Au nom de quoi le Royaume –Uni fait une telle promesse ?
Il n’était ni puissance occupante (occupation devenue réelle en décembre 1917 et pas encore une puissance mandataire (il l’est devenu en 1922).
C’est là où réside le péché originel de la question palestinienne. C’est à partir de cette missive envoyée à Lord Lionel Walter Rothschild que le drame palestinien a commencé.
Depuis, un siècle durant, la communauté internationale occidentale a conduit une politique agressive contre les peuples arabes de la région et le palestinien en particulier. Le journaliste britannique Robert Fisk, un fin connaisseur de la région et dont la crédibilité est incontestée et incontestable, a parlé de guerre de civilisation [3].
Au nom de quoi le Royaume –Uni fait une telle promesse ?
Il n’était ni puissance occupante (occupation devenue réelle en décembre 1917 et pas encore une puissance mandataire (il l’est devenu en 1922).
C’est là où réside le péché originel de la question palestinienne. C’est à partir de cette missive envoyée à Lord Lionel Walter Rothschild que le drame palestinien a commencé.
Depuis, un siècle durant, la communauté internationale occidentale a conduit une politique agressive contre les peuples arabes de la région et le palestinien en particulier. Le journaliste britannique Robert Fisk, un fin connaisseur de la région et dont la crédibilité est incontestée et incontestable, a parlé de guerre de civilisation [3].
2. Deuxième
impair : le mandat, une usurpation historique
Au lendemain du
premier conflit mondial, et suite au dépeçage de l’empire ottoman, le
Moyen-Orient a été confié aux deux puissances dominantes de l’époque en
l’occurrence le Royaume-Uni et la France. La Palestine historique a été remise
au Royaume-Uni, dans le cadre du mandat créé par la SDN [4].
Pour faire
court, ce système consiste à ce que la puissance mandataire administre le
territoire dans la perspective de permettre à la population locale d’apprendre
à s’autogouverner et accéder à l’indépendance une fois le niveau requis était
atteint !
Cette accession devait avoir lieu à la suite d’un référendum ; c’était l’esprit du mandat. Surtout que le territoire de la Palestine faisait partie de la catégorie A autrement dit un territoire très évolué qui avait vocation à l’indépendance.
Cette accession devait avoir lieu à la suite d’un référendum ; c’était l’esprit du mandat. Surtout que le territoire de la Palestine faisait partie de la catégorie A autrement dit un territoire très évolué qui avait vocation à l’indépendance.
Le déni de
justice réside dans le fait que les rédacteurs du mandat ont introduit un extrait
de la déclaration de Balfour qui prévoyait la création d’un foyer national juif
!
Comment peut –on à la fois prévoir un foyer national juif et prendre en considération les vœux de la population autochtone qui était majoritairement palestinienne jusqu’à ‘à la création de L’Etat d’Israël en 1948 ?
Comment peut –on à la fois prévoir un foyer national juif et prendre en considération les vœux de la population autochtone qui était majoritairement palestinienne jusqu’à ‘à la création de L’Etat d’Israël en 1948 ?
3. Troisième
impair
Les années 30,
l’Historien Arold Toynbee a estimé que l’encouragement du Royaume-Uni de
l’émigration juive était une des principales causes du drame palestinien.
Voici ce qu’on peut lire dans un document, d’ailleurs fort intéressant de l’ONU sur la question palestinienne, le point de vue de l’Historien :
Voici ce qu’on peut lire dans un document, d’ailleurs fort intéressant de l’ONU sur la question palestinienne, le point de vue de l’Historien :
« Toynbee qui,
avant d’atteindre la célébrité comme historien, s’était occupé directement du
mandat sur la Palestine au Foreign Office britannique »
« Tout au long de ces 30 années, la Grande-Bretagne (a admis) en Palestine, année après année, un quota d’immigrants juifs qui variait en fonction des pressions exercées par les Arabes et les juifs respectivement. Ces immigrants n’auraient pu entrer s’ils n’avaient pas été protégés par des barbelés britanniques. Si la Palestine était restée sous la domination Turque ou si elle était devenue un État arabe indépendant en 1918, les immigrants juifs n’auraient jamais été admis en Palestine en nombre suffisant pour leur permettre de submerger les Arabes palestiniens dans leur propre pays. Si l’Etat d’Israël existe aujourd’hui, si aujourd’hui 1.500.000 Arabes palestiniens sont des réfugiés, c’est parce que pendant 30 ans, la puissance militaire britannique a imposé aux Arabes palestiniens l’immigration juive jusqu’à ce que les immigrants soient suffisamment nombreux et bien armés pour se défendre eux-mêmes avec leurs propres blindés et leurs propres aviations. La tragédie palestinienne n’est pas seulement une tragédie locale. C’est une tragédie qui concerne le monde entier parce que c’est une injustice qui menace la paix du monde. » [5]
« Tout au long de ces 30 années, la Grande-Bretagne (a admis) en Palestine, année après année, un quota d’immigrants juifs qui variait en fonction des pressions exercées par les Arabes et les juifs respectivement. Ces immigrants n’auraient pu entrer s’ils n’avaient pas été protégés par des barbelés britanniques. Si la Palestine était restée sous la domination Turque ou si elle était devenue un État arabe indépendant en 1918, les immigrants juifs n’auraient jamais été admis en Palestine en nombre suffisant pour leur permettre de submerger les Arabes palestiniens dans leur propre pays. Si l’Etat d’Israël existe aujourd’hui, si aujourd’hui 1.500.000 Arabes palestiniens sont des réfugiés, c’est parce que pendant 30 ans, la puissance militaire britannique a imposé aux Arabes palestiniens l’immigration juive jusqu’à ce que les immigrants soient suffisamment nombreux et bien armés pour se défendre eux-mêmes avec leurs propres blindés et leurs propres aviations. La tragédie palestinienne n’est pas seulement une tragédie locale. C’est une tragédie qui concerne le monde entier parce que c’est une injustice qui menace la paix du monde. » [5]
4 4ème et 5ème
: Le quatrième et cinquième impair : Droit du peuple palestinien à disposer de
lui-même, la déclaration de Balfour et le mandat britannique.
L’ONU créé un Etat, ce qui est jusqu’à présent une première au monde, et la puissance mandataire ne transforme pas le mandat en Tutelle [6] comme le prévoit la charte onusienne :
« Au sujet de
la question fondamentale de l’autodétermination l’UNSCOP fit observer:
En ce qui concerne le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, s’il a été internationalement reconnu à la fin de la première guerre mondiale, et s’il a été admis en ce qui concerne les autres territoires arabes à l’époque de la création des mandats « A », il ne s’appliquait pas à la Palestine car on avait sans doute l’intention de permettre la création d’un foyer national juif dans ce pays. En fait, il est permis de dire que le foyer national juif et le mandat conçu spécialement pour la Palestine vont à l’encontre de ce principe. »[7]
En ce qui concerne le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, s’il a été internationalement reconnu à la fin de la première guerre mondiale, et s’il a été admis en ce qui concerne les autres territoires arabes à l’époque de la création des mandats « A », il ne s’appliquait pas à la Palestine car on avait sans doute l’intention de permettre la création d’un foyer national juif dans ce pays. En fait, il est permis de dire que le foyer national juif et le mandat conçu spécialement pour la Palestine vont à l’encontre de ce principe. »[7]
De 1917 à 1947
la population palestinienne a été condamnée à trois reprises : la déclaration
de Balfour ne devait pas être faite parce que non-fondée, un mandat de la SDN
détourné de sa finalité et une puissance mandataire qui refuse de transformer
le mandat en tutelle et contribue avec l’ONU à la création de l’Etat d’Israël.
6. Le sixième
impair : Le peuple palestinien est réduit à des réfugiés
Après avoir
contribué à la création d’un Etat en l’occurrence Israël, refusé toute action à
l’encontre de l’ Etat mandataire à savoir la Grande-Bretagne qui n’a pas voulu
ou pu respecter la charte de l’organisation mondiale qui exigeait la
transformation du statut de la Palestine de mandat à Tutelle, l’ONU réduit le
peuple palestinien à des réfugiés dans les termes de la résolution 242 du 22
novembre 1967.
Il n’est pas inutile de rappeler les dispositions les plus importantes de ladite résolution :
Il n’est pas inutile de rappeler les dispositions les plus importantes de ladite résolution :
1.
Affirme que l'accomplissement des principes de
la Charte exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui
devrait comprendre l'application des deux principes suivants :
a.
Retrait des forces armées israéliennes des
territoires occupés au cours du récent conflit ;
b.
Fin de toute revendication ou de tout état de
belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité
territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de
son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à
l'abri de menaces ou d'actes de violence ;
2.
Affirme d'autre part la nécessité
a.
De garantir la liberté de navigation sur les
voies d'eau internationales de la région ;
b.
De réaliser un juste règlement du problème des
réfugiés ;
c.
De garantir l'inviolabilité territoriale et
l'indépendance politique de chaque État de la région, par des mesures
comprenant la création de zones démilitarisées ;
d.
Ce n’est pas seulement ce déni de justice qui
est commis, mais en plus on relève que la version française et anglaise de la
résolution ajoute la confusion à la confusion et permet à Israël de refuser de
se retirer des territoires ; ainsi « Israël réclame ainsi des négociations
directes avec les pays arabes et refuse de se replier sur les frontières
d’avant la guerre des Six Jours.
e.
Pour justifier son action, le gouvernement
s’appuie sur la version anglaise du texte de la résolution (le texte a été
rédigé en anglais et en français, les deux langues officielles de l’ONU en
1967) qui parle d’un retrait israélien « de territoires occupés » (« from
territories occupied in the recent conflict »), ne précisant donc aucunement de
quels territoires il s’agit (« from ‘the’ territories » aurait précisé
l’origine des territoires), reniant ainsi la version française qui est
nettement plus contraignante et qui parle « des territoires occupés lors du
récent conflit ».[8]
Non seulement l’ONU n’apporte aucune contribution déterminante, en dehors de l’ensemble de la littérature et des résolutions relatives à la question palestinienne, quant à une véritable solution, elle complique les possibilités de paix en adoptant une telle résolution.
Non seulement l’ONU n’apporte aucune contribution déterminante, en dehors de l’ensemble de la littérature et des résolutions relatives à la question palestinienne, quant à une véritable solution, elle complique les possibilités de paix en adoptant une telle résolution.
7. Le septième
impair : Une guerre de civilisation
Comme on l’a
déjà signalé, l’Occident a conduit une guerre de civilisation [9] contre le
monde arabe, ce n’est pas un slogan c’est une réalité objective depuis les
accords de Sykes–Picot et surtout depuis 1945.
Durant la
première étape c’était les puissances européennes notamment française et
anglaise et après le deuxième conflit mondial les Américains ont pris le relai.
On ne fera pas l’histoire de ce conflit [10], mais on signalera les quelques faits de l’allié d’Israël le plus important à savoir la puissance américaine.
On citera quelques exemples de faits commis et d’attitudes adoptées par les autorités américaines.
On ne fera pas l’histoire de ce conflit [10], mais on signalera les quelques faits de l’allié d’Israël le plus important à savoir la puissance américaine.
On citera quelques exemples de faits commis et d’attitudes adoptées par les autorités américaines.
Les 2
résolutions de 1975 et 1991 : la résolution la plus courte [11]
Le 10 novembre
1975, l’Assemblée générale de l’ONU adopta la résolution 3379[12], assimilant
le sionisme à une forme de racisme.
Il semble que
la mission permanente américaine auprès de l’ONU a fait de son abrogation un
objectif prioritaire dans la mesure où pour ce faire elle a toujours procédé au
dépôt systématique de projets de résolution successifs devant l’instance
onusienne.
Elle a pu le faire en 1991 par le biais de la résolution 4686 ; il s’agit "de l’une des résolutions la plus courte de l’histoire de l’ONU " [13] ; elle a été libellée en ces termes "L’assemblée générale décide de révoquer les dispositions contenues dans sa résolution 3379 du 10 novembre 1975."
Elle a pu le faire en 1991 par le biais de la résolution 4686 ; il s’agit "de l’une des résolutions la plus courte de l’histoire de l’ONU " [13] ; elle a été libellée en ces termes "L’assemblée générale décide de révoquer les dispositions contenues dans sa résolution 3379 du 10 novembre 1975."
Le contexte de
la fin de la guerre froide, le début de processus de solution au Moyen-Orient
(la conférence de Madrid, la victoire sur le président irakien Saddam Hussein
et les perspectives du nouvel ordre international ont facilité, dans une
certaine mesure, l’adoption de telle résolution.
Les
déclarations des dirigeants américains, souvent excessives voire démesurées et
agressives à l’encontre du monde arabe et de la question palestinienne ne se
comptent pas ; on peut en citer quelques-unes :
* A une
question relative à la mort de 500 000 enfants irakiens à la suite de l’embargo
contre l’Irak décidé depuis 1991, Madeleine Albright avait affirmé que « ça
valait la peine.» !![15]
*Le secrétaire
d’Etat à la défense, Donald Henry Rumsfeld dans une réunion avec ses
collaborateurs avait parlé « de territoires prétendument occupés » [16] en
désignant les territoires palestiniens.
Le très
«controversé" [17] ambassadeur américain en Israël, David Friedman, a
considéré que les « colonies font partie d’Israël » [18] !!
Les présidents
américains ne sortent pas du lot ; malgré son discours du Caire (1909) le
président Obama ne fait pas exception ; sa promesse faite devant l’Assemblée
générale de l’ONU en 2010 [19] de la création d’un Etat palestinien dans un
délai d’un an. .En effet, un an après, cette promesse s’est vite évaporée dans
son discours fait dans la même enceinte [20]
Les plans de
partage concocté par " l’historien" Bernard Lewis et la secrétaire
d’Etat américain Condoleezza Rice s’inscrivent dans la même stratégie
d’endiguement de toute velléité de révolte et d’émancipation des peuples arabes
et palestinien.
Enfin, et non
la moindre, la décision du président américain Trump sur Jérusalem
En effet, il
s’agit d’une demande lancinante du congrès américain visant à soutenir le
transfert de la Capitale d’Israël de Tel-Aviv à Jérusalem et ce depuis
1995[14].
Tremp « se trompe » d’époque
Tremp « se trompe » d’époque
La permanence
du soutien américain à Israël vient d’être rappelé à ceux qui doutent en encore
ou s’apprêtent à pactiser avec Tel Aviv !!
Le président
américain Trump, dans une déclaration, vient de décider que Jérusalem est la
capitale d’Israël et qu’il compte transférer son ambassade dans la ville
sainte.
Pourquoi la
décision du président américain intervient aujourd’hui ;
Quelles en sont
les raisons ?
Les raisons
sont nombreuses mais on peut en citer quelques-unes,sans revenir à la longue
histoire de ce conflit depuis 1917, on pourrait se contenter de celles liées à
l’actualité récente :
Ø Depuis le printemps arabe, la question palestinienne a presque
disparu des agendas internationaux
Ø Le monde arabe est dans un état plus que piteux et désastreux ; il
ne peut rien dans la mesure où une partie a montré sa prédisposition à la
traitrise .L’Arabie Saoudite, Qatar et EAU… en tête et d’autres.
Ø Les victoires des Iraniens, Irakiens, Syriens et Hezbollah avec le
soutien des Russes contre le groupe occidental, les pays du golfe et la Turquie
ne sont pas étrangères à telle décision ; elle revêt à la fois un aspect de
diversion (fragilité interne du président ) et de détermination et ce pour
essayer de peser sur les acteurs victorieux dans la région ; Daech a été créé
pour détruire la région. L’objectif n’est pas totalement atteint. Sykes-Picot
II n’est pas encore, du moins pour le moment, pour demain.
• Le soutien
occidental à l’entité israélienne (et aux Juifs avant) n’est pas nouveau ;
depuis 1917 c’était la constante. Le journaliste anglais Robert Fisk,, un grand
connaisseur de la région, parlait de guerre de civilisation.
La
reconnaissance américaine n’est pas seulement formelle (n’est pas un changement
d’adresse) mais revêt un aspect quasi civilisationnel sans être religieux.
L’Occident, ou du moins certains milieux belliqueux voire criminels, veut en
faire un conflit religieux.
Cette stratégie
de containtment occidental, américano-israélien s’assignait comme objectif
d’éliminer toute velléité de libération et d’émancipation des peuples de la
région.
D’aucuns diraient la théorie du complot que clament les Arabes chaque fois qu’ils sont défaits ; la géopolitique régionale et la réalité objective anciennes et actuelles l’emportent sur les dénégations hypocrites du monde occidental.
L’épisode de Daech en est la dernière illustration et la position de Trump sur Jérusalem ne trompe personne.
D’aucuns diraient la théorie du complot que clament les Arabes chaque fois qu’ils sont défaits ; la géopolitique régionale et la réalité objective anciennes et actuelles l’emportent sur les dénégations hypocrites du monde occidental.
L’épisode de Daech en est la dernière illustration et la position de Trump sur Jérusalem ne trompe personne.
L’ONU, Trump et
Jérusalem : les déboires d’un président
Le 18 décembre
2017, au sein du Conseil de Sécurité 14 Etats , y compris les plus proches
alliés des USA à savoir la France et le Royaume Uni, ont condamné la décision
du président américain ; grâce à leur véto la résolution n’a pas été adoptée.
Quelques jours plus tard, au sein de l’Assemblée générale de l’ONU le désaveu a été sans nuance : 128 pays ont voté la résolution, 35 se sont abstenus et à peine 9 ont voté contre ; on y relève quelques iles et des petites Etats en plus d’Israël et des Etats Unis. La plus grande puissance au monde est désavouée par la majorité de la communauté internationale et ce malgré les menaces proférés, sans vergognes, par la représentante américaine à l’ONU contre tous ceux qui voteraient pour la résolution condamnant la position américaine.
Quelques jours plus tard, au sein de l’Assemblée générale de l’ONU le désaveu a été sans nuance : 128 pays ont voté la résolution, 35 se sont abstenus et à peine 9 ont voté contre ; on y relève quelques iles et des petites Etats en plus d’Israël et des Etats Unis. La plus grande puissance au monde est désavouée par la majorité de la communauté internationale et ce malgré les menaces proférés, sans vergognes, par la représentante américaine à l’ONU contre tous ceux qui voteraient pour la résolution condamnant la position américaine.
Stratégie
antiterroriste adoptée depuis 2001 par G. Bush Junior la guerre contre l’Irak
en 2003.. , islam assimilé à l’islamisme voire au terrorisme, Tout est fait pour
détruire le monde arabo-musulman, protéger Israël et liquider la question
palestinienne.
Pour les occidentaux : des vérités à savoir et surtout à ne pas évacuer
Pour les occidentaux : des vérités à savoir et surtout à ne pas évacuer
A l’aune de la
situation au Moyen-Orient,
Les musulmans
ne doivent pas être assimilés allégrement à des terroristes ou l’islam au
terrorisme.
La
quasi-totalité des musulmans vivant en Occident pratiquent normalement leur
culte.
Les terroristes n’ont rien avoir avec l’Islam.
Les terroristes n’ont rien avoir avec l’Islam.
La majorité des
terroristes vient de la délinquance et ignore tout de l'islam.
Les conditions socio-économiques de cette minorité ne peuvent pas, à elles seules, expliquer leur comportement innommable.
Les conditions socio-économiques de cette minorité ne peuvent pas, à elles seules, expliquer leur comportement innommable.
La situation au
Moyen-Orient (le sort réservé au peuple palestinien depuis au moins 70 ans)
peut expliquer ou du moins être utilisé par la propagand djihadistes comme prétexte
et support de mobilisation.
Et en dépit de
tout, la géopolitique moyen-orientale ne doit pas être évacuée (pétrole et
sécurité d'Israël…).
Le dérapage de
cette minorité peut aussi s'expliquer par l'absence de la mutation de l'islam.
Rappelons que
l'Europe a eu ses guerres de religion il y à peine 2 siècles et demi.
Rappeler et
expliquer n'est pas justifier.
Le monde
musulman vit deux temporalités ; il faudrait qu'il ajuste l’Islam rêvé et
idéalisé aux exigences du temps moderne.
Les puissances
occidentales, les pays pétroliers (l’Arabie et le Qatar) et les frères
musulmans d'Égypte, du Qatar et de la Turquie créateurs et sponsors de
Daech doivent rendre des comptes à la communauté internationale et s'expliquer
devant l'histoire.
Marrakech le 4
septembre 2018
*Ce papier a
été présenté lors de notre symposium international sur la Palestine , organisé
le 1,2 et 3 novembre 2017 ; il a été actualisé en 2 temps à l’aune des récentes
péripéties du Moyen-Orient .
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[1] Extrait de
la proclamation d’indépendance d’Israël faite le 15 mai 1948 « Le 29 novembre
1947, l'Assemblée générale des Nations unies adopta une résolution prévoyant la
création d'un Etat juif indépendant dans le pays d'Israël et invita les
habitants du pays à prendre les mesures nécessaires pour appliquer ce plan. La
reconnaissance par les Nations unies du droit du peuple juif à établir son Etat
indépendant ne saurait être révoquée ».
[2] Rappelons
que depuis 1945, année de création de l’ONU , plus de 120 entités coloniales
ont accédé à l’indépendance et exercé le droit des peuple à disposer d’eux-
même mainte fois proclamé et appliqué par l’Organisation mondiale. Sauf pour
les Palestiniens !
[2] Voir le
texte en annexe.
[3]-Robert
Fisk, « La grande guerre pour la civilisation. L’Occident à la conquête du
Moyen Orient », La découverte, 2007, 956 pages.
[4] Voir
quelques extraits du mandat en annexe.
[5] Nations Unies
– La Question Palestinienne, 1979, p.33.
[6] Sur le
système de Tutelle institué par l’ONU voir infra le développement sur la
décolonisation.
[7]Nations Unies – La Question Palestinienne, 1979, p.19
[7]Nations Unies – La Question Palestinienne, 1979, p.19
[8]Les Clefs du
Moyen-Orient
http://www.lesclesdumoyenorient.com/Resolution-242-de-l-ONU…
[9] Robert Fisk, op.cit.
[9] Robert Fisk, op.cit.
[10] Voir supra
et aussi la chronologie en annexe[11] http://www.akadem.org/…/--3-resolution-de-l-ONU-assimilant-…
[12] https://www.egaliteetreconciliation.fr/1991-l-ONU-revoque-l…;
[13] http://www.akadem.org/…/--3-resolution-de-l-ONU-assimilant-…
[14] http://www.lepoint.fr/…/transfert-de-l-ambassade-americaine…
[15] https://www.youtube.com/watch?v=UMMADsYEuqk
[16] Eric Laurent " Les Guerres des Bush " , op. Cit., p. 135
[17] http://www.lapresse.ca/…/01-5098109-le-nouvel-ambassadeur-a…
[18] http://www.lemonde.fr/…/l-ambassadeur-americain-estime-que-…
[19] "Le conflit entre Israéliens et Arabes est aussi vieux que cette institution, a-t-il rappelé. Et nous pouvons revenir l'an prochain, comme nous le faisons depuis soixante ans, et faire de longs discours." …. "Quand nous reviendrons l'an prochain, nous aurons un accord qui nous amènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies : l'Etat souverain de Palestine vivant en paix avec Israël",
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/…/barack-obama-espere-une-palestine-a…
[20] http://tempsreel.nouvelobs.com/…/palestine-les-contradictio…
[12] https://www.egaliteetreconciliation.fr/1991-l-ONU-revoque-l…;
[13] http://www.akadem.org/…/--3-resolution-de-l-ONU-assimilant-…
[14] http://www.lepoint.fr/…/transfert-de-l-ambassade-americaine…
[15] https://www.youtube.com/watch?v=UMMADsYEuqk
[16] Eric Laurent " Les Guerres des Bush " , op. Cit., p. 135
[17] http://www.lapresse.ca/…/01-5098109-le-nouvel-ambassadeur-a…
[18] http://www.lemonde.fr/…/l-ambassadeur-americain-estime-que-…
[19] "Le conflit entre Israéliens et Arabes est aussi vieux que cette institution, a-t-il rappelé. Et nous pouvons revenir l'an prochain, comme nous le faisons depuis soixante ans, et faire de longs discours." …. "Quand nous reviendrons l'an prochain, nous aurons un accord qui nous amènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies : l'Etat souverain de Palestine vivant en paix avec Israël",
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/…/barack-obama-espere-une-palestine-a…
[20] http://tempsreel.nouvelobs.com/…/palestine-les-contradictio…
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