La France, l’Europe et l’Occident doivent comprendre ….
Au lendemain des attentats
perpètres par des " Islamistes" en 2015 à Paris, j’ai écrit une étude
intitulée :
CHARLIE,
DAECH, L’ISLAMISME ET LE RESTE : L’EXPLICATION QUI MANQUE ET LA RESPONSABILITE
NON DETERMINEE [1]
Dans
l’analyse, je me suis permis d’exprimer un « MAIS », j’ai eu droit à
réplique sévère de mon professeur Michel Rousset.
Les échanges
ont été courtois, mais fermes.
Je signe et je
persiste, à l’occasion de ce nouvel attentat au couteau dont a été victime le
professeur Samuel Paty.
A ma décharge
j’ai eu un propos fortement sage et
édifiant du grand Edgard Morin.
Ci-après sa teneur :
Avec concision et une
profonde lucidité, le grand Edgard Morin soutient : "…Il y eut problème au
moment de la publication des caricatures. Faut-il laisser la liberté offenser la foi des croyants en l’Islam en
dégradant l’image de son Prophète ou bien la liberté d’expression prime-t-elle
sur toute autre considération? Je manifestais alors mon sentiment d’une
contradiction non surmontable, d’autant plus que je suis de ceux qui
s’opposent à la profanation des lieux et d’objets sacrés»
[2]
Tout est dit.
Ce texte de janvier 2015
conçu et pensé dans la même veine et le même esprit.
***************************************************
Ce papier a été écrit au
lendemain des attentats du 7 janvier 2015 à Paris, sur Daech, les enjeux et les
dessous de cette "énigme".
Depuis des années, je
soutiens que le Moyen-Orient est l’épicentre des conflits non seulement pour la
région mais pour le monde. Affirmer cela ne relève pas du catastrophisme.
Depuis la percée fulgurante de Daech en mai 2014 et la multiplication des
interventions étrangères, on n’a pas cessé de parler des prémisses d’une
3e guerre mondiale. En effet, l’intervention musclée de la Russie et les
mouvements de la marine chinoise dans la région préfigurent une évolution
non-maitrisable. Trop d’avions dans le ciel syrien ; un simple incident entre
l’aviation de deux puissances risque de mettre la région en feu et en sang.
Le commun de mortel se
demande pourquoi la région connait autant de conflits ? Quinze conflits depuis
1947-1948 !
Pourquoi Daech est là ?
Pourquoi le dépeçage du Moyen- Orient sur une base ethnico-religieuse. Le
pétrole, la sécurité d’Israël ne sont plus les seuls paramètres qui structurent
les rapports entre cette région et le reste du monde ; outre la rivalité entre
les grandes puissances, l’intervention des puissances régionales sur un fond de
clivage sunnite/chiite et des prétentions nucléaires iraniennes ne sont pas
pour simplifier une situation déjà trop compliquée.
L’islamisme politique
teintée par une violence extrême, version Daech, signe la fin du politique et
le triomphe d’un certain religieux.
La région connaîtra
certainement un long processus de décomposition et de recomposition ; il s’agit
à n’en pas douter d’une phase difficile, complexe et pleine de contradictions,
à cause d’un nombre impressionnant d’ingérences et d’enjeux et d’intérêts
contradictoires.
Imaginer la carte politique
et géopolitique de demain dans le monde arabe, et tout particulièrement au
Moyen-Orient, relève d’une gageure. Mais Sykes-Picot II n’est pas loin.
L’élimination physique et
sanguinaire des dessinateurs[1] et
des rédacteurs du journal satirique Charlie Hebdo a provoqué un choc émotionnel
intense en France ainsi que dans la plupart des pays occidentaux. Paris
s’est érigée, le 11 janvier à 16 heures, en capitale du monde contre la
barbarie, l’obscurantisme, pour la défense de la liberté et de la
démocratie. Au-delà du caractère odieux de ce massacre, et une fois passé
le temps de l’émotion, il y a un temps pour la raison et la réflexion. "Ni
rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre…", disait Spinoza. En
cherchant à comprendre non pas l’acte, car il est condamnable par toute personne
sensée et dotée d’un minimum d’humanité, mais le pourquoi de l’acte. Il n’est
nullement question de la moindre justification.
En effet, explication n’est
pas justification, encore moins une velléité déplacée de
"comprendre" le comportement de ces illuminés. Malgré les zones
d’ombre qui entourent la perpétration de ce crime, une mise en scène
uniformément orchestrée par les médias officiels vise à accréditer une lecture
primaire qui conduit à focaliser sur l’islam, accentuant la cassure sociale et
faisant basculer le monde occidental dans l’islamophobie la plus virulente.
Un droit au "Mais"
Certains intellectuels et
analystes en France nous interdisent d’avoir droit au
"Mais". Injonction et demande d’explication et de condamnation
sont faites aux musulmans de France. D’autres vont jusqu’à leur demander
de venir en masse à ladite manifestation pour montrer leur
"sincérité" et marquer la différence. L’unité nationale est ainsi
évoquée et instrumentalisée pour occulter et mettre en sourdine les véritables
problèmes de la société.
Des mesures sécuritaires
abusives et liberticides sans précédent sont prises au nom de la lutte contre
le terrorisme. Elles visent essentiellement les citoyens français de confession
musulmane, réelle ou supposée. L’islam est ainsi stigmatisé et accusé d’être
incompatible avec la République. Ce "Mais" là, on ne doit
pas s’interdire de le revendiquer et ce pour plusieurs raisons : la
question majeure qu’on doit se poser est non pas pourquoi ces illuminés ont
fait ça mais pourquoi sont-ils devenus ce qu’ils sont pour faire ça…?
Pourquoi certaines franges
de la société française sont-elles devenues le terreau de recrutement de
Djihadistes égarés, manipulés par des commanditaires occultes, aux fins
d’exécuter des crimes odieux sous la fausse bannière de l’islam
radical? On doit revendiquer ce "Mais" parce qu’en Occident en
général, et en France en particulier, il y a un traitement sélectif de
l’information, pour ne pas dire partiel et partial.
On doit revendiquer ce
"Mais" parce que les deux mondes, occidental et arabo-musulman,
vivent deux temporalités différentes[2].
Cette différenciation, que des forces souterraines puissantes œuvrent à transformer
en choc des civilisations en incitant à la haine raciale et en perpétrant des
crimes odieux sous fausse bannière islamiste, exacerbe toujours plus le rejet
de l’islam dans sa globalité.
Avec concision et une
profonde lucidité, le grand Edgard Morin soutient : "…Il y eut problème au
moment de la publication des caricatures. Faut-il laisser la liberté offenser la foi des croyants en l’Islam en
dégradant l’image de son Prophète ou bien la liberté d’expression prime-t-elle
sur toute autre considération? Je manifestais alors mon sentiment d’une
contradiction non surmontable, d’autant plus que je suis de ceux qui
s’opposent à la profanation des lieux et d’objets sacrés".[3] Tout
est dit.
Par ailleurs, si on adopte
la formule de Voltaire[4],
la liberté n’aurait pas de limite. Alors que faire et que dire ? La question
est une affaire d’équilibre et de contexte. Comme le stipule la Déclaration des
Droits de L’Homme et du Citoyen dans son article 4, "La liberté consiste à
pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui…".[5]
A travers ce texte on
essaiera de répondre à deux questions majeures :
Pourquoi cette jeunesse européenne
–très minoritaire pour le moment- de culture musulmane est-elle devenue ce
qu’elle est maintenant ? Et quelles sont les véritables responsabilités ? Il
n’est pas question de dédouaner qui que soit, notamment les dirigeants du monde
arabo-musulman, et ce depuis au moins 1945. On connait suffisamment
l’argumentaire qui consiste à tout mettre sur le dos des anciennes puissances
coloniales pour en être abusé.
Toutefois il n’est pas du
tout question non plus de passer sous silence la responsabilité des puissances
occidentales (ou des grandes puissances en général y compris l’URSS, dont le
système est le produit de la pensée occidentale) dont les rapports avec ce
monde étaient dictés (c’est toujours le cas) essentiellement par l’intérêt et
le jeu d’influence. Aux origines de la violence et de l’horreur islamistes…
: la vraie responsabilité n’est pas déterminée.
En dehors des causes
internes dans chaque pays de l’Europe qui sont connues et réelles, la donne
internationale, historique et géopolitique ne doit pas être évacuée.
Dans mon dernier ouvrage[6],
on peut lire ceci: "Avec l’Afghanistan, on a eu droit aux
"Afghans" et avec l’agression l’Irak en 2003 et le printemps arabe -
et dans son sillage la victoire électorale des islamistes dans certains pays
arabes- et sa péripétie syrienne, on a eu droit à Daech[7];
les apprentis sorciers, occidentaux et les pays pétroliers arabes, n’ont pas
tiré les leçons de l’épisode afghan".
I - Les facteurs et paramètres structurants
La déliquescence et, depuis
trois ans, l’effondrement du monde arabe, est principalement dû à deux
paramètres anciens qui sont le pétrole et la sécurité d’Israël. Viennent se
greffer le jeu des puissances régionales et internationale ayant marqué
fortement et tragiquement la région du Moyen-Orient à la faveur du
"printemps" arabe. L’Arabie saoudite et le Qatar, munis de l’arme
pétrolière et la Turquie islamiste, avec ses prétentions de puissance,
conduisent aujourd’hui une sorte de croisade contre le "croissant"
chiite. Sans oublier de mentionner que les différents projets des élites
gouvernantes, qu’ils soient nationalistes, panarabes, socialisants voire même
marxiste comme le cas du Yémen du sud, ont tous échoué.
La domination occidentale de
la région a été dictée par l’existence de deux faits objectifs et majeurs. Les
deux paramètres déjà cités sont la ressource pétrolière et la sécurité
d’Israël, sur lesquels viennent se greffer la question palestinienne comme
toile de fond, et depuis une dizaine d’années la question nucléaire iranienne
qui s’est imposé dans l’agenda occidental comme un élément déstabilisant. Voici
sommairement déclinés les principaux facteurs structurant la région
moyen-orientale et le reste du monde notamment occidental.
Premier paramètre : le pétrole
L’accord Quincy, conclu en
1945 entre le président américain Franklin D. Roosevelt et le Roi Abdelaziz Al
–Saoud[8],
s’articulait autour du pétrole. Il a structuré, plus au moins, au niveau
mondial la question de sa production, de la fixation de ses prix et la sécurité
de son approvisionnement pendant plus de trois décennies. En contrepartie,
ledit accord garantissait la sécurité de l’Arabie Saoudite.
Une autre donnée qui
figurait au premier plan des préoccupations des Américains et des Européens
concerne la garantie de la sécurité d’Israël depuis les années
1947-48. Ces deux paramètres ont charpenté les rapports entre le
Moyen-Orient et le monde occidental industrialisé, avec la question
palestinienne comme question lancinante. Nous restons convaincus que le
Pétrole, entre autres facteurs, déclencha les deux guerres contre l’Irak de
Saddam Hussein (1991 et de 2003) et il n’est peut-être pas inutile de rappeler
quelques chiffres qui confortent cette assertion.
Le Moyen-Orient recèle en
effet, 64% des réserves mondiales. Plus préoccupant encore, est que "…dans
vingt ans, s’il n’y a pas de découvertes majeures, il n’y aura plus de pétrole
en Amérique du Nord, ni en Europe, presque plus en Afrique, ni même en Russie.
L’OCDE, comme les NOPEP (Pays exportateurs non- membres de l’OPEP) seraient à
sec [9]".
Alors que le Moyen-Orient continuera encore à produire pendant trente années
supplémentaires.
L’OPEP contrôle aujourd’hui
40% de la production dans le monde, dont 60% des exportations et 75% des
réserves. Les Etats-Unis quant à eux, consomment 25% de la production mondiale
et importaient il y a quelques temps 50% de leurs besoins. Plus inquiétant
encore, au rythme de leur production et consommation actuelles, ils
épuiseraient leurs réserves dans dix ans. Le taux de dépendance pétrolière des
Etats-Unis croit d’une manière substantielle.
Alors qu’il était de l’ordre
de 35% en 1973, il est actuellement à 54.3%. Il est prévu qu’il atteigne les
67% en l’an 2020. Du Moyen-Orient, ils en importent environ 23.8% et le
seul bémol reste l’exploitation du gaz de schiste qui risque de changer la
donne pétrolière de l’Amérique et de sa dépendance par rapport à cette région.
Certains analystes soutiennent que les USA deviendront exportateurs de pétrole
sous peu. Un des nouveaux facteurs des troubles dans la région.
La Chine, quant à elle,
consomme actuellement 5% de la production mondiale, et en consommera près du
quart (entre 20 et 25%) dans 15 à 20 ans, soit l’équivalent de la consommation
américaine actuelle. De même, le pétrole constitue 40% de la consommation
mondiale d’énergie et occupe une place prépondérante dans les échanges
internationaux.
Certains experts en matière
de pétrole considèrent que le sol mésopotamien (Irak) pourrait receler en
pétrole une quantité équivalente à celle de l’Arabie saoudite, soit environ 230
à 240 milliards barils. Il a pu ainsi susciter convoitises et appétits, ce qui
explique en partie la guerre de 2003.
A l’exception de la nouvelle
donne américaine quant à l’exploitation du gaz de schiste, et s’il n’y a pas de
découverte majeure en dehors de la zone du Moyen-Orient et il n’y a pas de
source alternative (économiquement exploitable notamment pour le transport, et
propre…), au pétrole, le Moyen–Orient continuera à structurer pendant des
décennies les rapports mondiaux entre consommateurs et producteurs.
Deuxième paramètre : la sécurité d’Israël
Le second paramètre que nous
voudrions aborder porte sur la sécurité d’Israël avec l’affaiblissement et le
"containment" en permanence des pays arabo-musulmans. Aucun de ces
derniers ne saurait prétendre à un niveau de puissance militaire
susceptible de mettre en péril la sécurité d’Israël, allié indéfectible dont la
survie garantit l’hégémonie américaine sur l’exploitation des richesses
pétrolières de la région.
Cette domination est d’hier
et d’aujourd’hui. Elle est d’hier remontant à l’Iran de Mossadegh, à l’Egypte
de Nasser, à l’Irak de Saddam (1980/91/ 2003) et au Pakistan et sa bombe durant
les années 80/90. Elle l’est d’aujourd’hui, puisque depuis huit ans, l’Iran et
ses prétentions nucléaires sont contenus. L’accord du 23 novembre 2013 [10] entre
ce dernier et les 5+1 marque un important changement dans l’attitude des deux
protagonistes, mais reste malgré tout ambiguë; l’attitude hostile d’Israël et
de l’Arabie saoudite en est la parfaite illustration…
L’histoire d’une domination
La domination occidentale,
et particulièrement américaine, est totale durant la période 1945 /1989;
et pour illustrer une telle assertion nous voudrions renvoyer à l’ouvrage
magistral de Robert Fisk [11].
Les Etats-Unis deviennent prédominants durant la décennie 90. Les conflits en
Somalie, en Irak et en Yougoslavie sont là pour en témoigner. Avec leur guerre
anti-terroriste depuis 2001, en Afghanistan et en Irak, ils ont contribué à
créer une ère de guerre permanente (la théorie du « chaos créateur »)
dont la conséquence la plus visible est la balkanisation du monde arabe.
Il importe d’abord de
rappeler certains faits historiques, tels la conclusion de l’accord de Quincy
de 1945, les pactes militaires comme celui de Bagdad[12],
l’agression tripartite contre l’Egypte en 1956 ayant servi à dominer l’Orient,
et l’engagement de La France, tête pensante de cette agression, à prêter main
forte à Israël dans la maitrise de la technologie nucléaire[13]
Cette domination a affaibli
le monde arabe. Elle a, par la même occasion, rendu permanente la centralité de
la question palestinienne. Elle s’est nourrie de la Nakba, de la Naksa et des
15 conflits régionaux dont le dernier est celui mené contre Gaza en juillet
2014.Dans cette série de guerres et d’agressions ; celle menée contre la Syrie
depuis 2011 est la plus meurtrière, la plus scandaleuse et à la limite du crime
contre l’Humanité.
Certes, explication n’est
pas justification mais il serait judicieux de faire le parallèle avec
l’Irak. Après la destruction d’un des deux symboles du pôle civilisationnel
arabo–musulman, en l’occurrence l’Irak (le musée de Bagdad en 2003 [14]),
aujourd’hui, on vise la destruction de la Syrie
Par le passé, d’autres
moyens furent utilisés pour dominer le monde arabe. Ils résident dans le
soutien aux régimes autoritaires et la guerre d’Afghanistan menée contre les
Soviétiques [15].
Cette dernière contribua à l’émergence de l’Islam politique, qui, conjugué à d’autres
facteurs, a empêché toute velléité d’indépendance politique et compliqué toute
politique de développement et a surtout ensanglanté l’ensemble de ces pays. Le
"printemps arabe" est venu pour compliquer davantage la situation
dans la mesure où il a fait le lit, entre autres facteurs, du combat
"Djihadiste".
Islam politique et clivage sunnite/chiite
Parmi les facteurs ayant
contribué à l’émergence et au développement de l’islam politique - qui est
aujourd’hui une des causes de la dérive du printemps arabe-, on peut citer,
entre autres, l’idéologie wahhabite et surtout depuis que l’Arabie saoudite
s’est dotée d’une puissance financière par le biais de la rente pétrolière, le
rôle, depuis 1928, des frères musulmans d’Egypte et la propagation de leur
idéologie.
De plus, la révolution
islamiste en Iran en février 1979 et ses velléités expansionnistes au niveau
religieux et idéologique a joué un rôle important dans la diffusion d’une
certaine idée de l’islam politique. On peut également citer la défaite et le
retrait des soviétiques en février 1989 de l’Afghanistan, et leurs conséquences
sur le monde arabo- musulman (le rôle destructeur des "Afghans" après
leur retour dans leurs pays respectifs) ont contribué à installer une
instabilité permanente dans cet espace géoculturel.
Enfin, il est surtout
important de rappeler l’échec des différents projets politiques des élites
gouvernantes des pays arabo-musulmans….Depuis 2011, la rivalité entre Russes et
Américains d’où se dégage un parfum de guerre froide, avec un air de déjà vu,
la situation en Ukraine, la crise en Syrie et la question nucléaire iranienne,
entre autres, sont autant de conflits qui structurent désormais, aux côtés des
paramètres anciens tels le pétrole et la sécurité d’Israël, les rapports entre
la région du Moyen-Orient et le reste du monde.
D’autre part, le clivage
chiite/sunnite, avec pour toile de fond l’émergence de la puissance iranienne,
qui est venu se greffer sur les anciens paramètres, n’est pas pour faciliter la
compréhension des évolutions possibles. La tutelle iranienne sur l’Irak,
le renforcement de ses alliances (Syrie, Hesbollah…) et le comportement
confessionnel irresponsable de l’ancien premier ministre irakien N. Al Maliki
ont renforcé ce clivage.
On assiste de surcroit à la
multiplication des groupuscules terroristes, à la faveur du conflit syrien,
transformant la région et bien au-delà en une poudrière avec un effet boomerang
sur les pays occidentaux et les "apprentis sorciers pétroliers".
En effet, les différents
actes terroristes commis en 2014 (en Belgique, en Australie, au Canada et tout
dernièrement en France) par des "loups solitaires", ou les revenants
de la Syrie, de l’Irak ou du Yemen, avec le Label de Daech ou d’Al Qaeda en
poche, en constituent l’illustration la plus édifiante.
Plus grave encore, ce n’est,
en fait, qu’un début; en effet, dans une interview prémonitoire datée du 12
septembre dernier [16],
l’ancien premier ministre Dominique De Villepin contextualise le comportement
des pays occidentaux et relève leurs "erreurs" dans cet Orient
compliqué tout en prédisant la multiplication de ce type d’actes. La floraison
des antennes de Daech au Yémen et au Sud de la Lybie… n’est pas pour assurer
les esprits et sécuriser le monde.
En somme, le pétrole, la
sécurité d’Israël, la permanence du conflit palestinien, la complicité des pays
occidentaux avec des régimes arabes autoritaires, l’apparition et le développent
fulgurant de l’islam politique-dont une grande composante est devenue
violente-, l’émergence de puissances régionales et le retour de la Russie...
Tels sont les ingrédients de ce cocktail explosif.
La responsabilité de l’Occident
Sans aller jusqu’à rappeler
tout ce qui a été dit, on se limitera à signaler ici la signification de la
campagne de bombardement conduite par les pays occidentaux, USA en tête, contre
Daech et montrer la duplicité de ce monde. Ils sont intervenus parce que
Daech a commencé à empiéter sur le territoire du Kurdistan irakien où deux
grosses sociétés pétrolières américaines font des affaires
florissantes. Ils sont intervenus parce que leur progéniture a commencé à
s’autonomiser. Ils sont intervenus parce que la bête immonde a commencé à
tuer leurs concitoyens de façon abjecte. Ils sont intervenus parce que
l’effet boomerang a commencé à les toucher à domicile.
Mais au fait, pourquoi les
Américains s’évertuent-ils à conduire une campagne de bombardements, alors
qu’il suffisait et qu’il suffit encore aujourd’hui d’intimer l’ordre à leurs
alliés, en l’occurrence, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Jordanie et la
Turquie, d’arrêter le financement, l’envoi d’armements et de
"combattants" à travers leurs frontières respectives[17]?
Netanyahou qui s’est
"trouvé" à la tête du cortège de Paris, finance, héberge, soigne les
combattants d’Al Nosra du côté du Golan… Sans oublier les massacres des trois
guerres contre Gaza… Pendant ce temps-là, l’Occident se mure dans un silence
penaud ; et dans le meilleur des cas lorsqu’il parle, il avance qu’Israël se
défend contre les missiles des organisations palestiniennes. Vraiment ?
Une « légitime défense » qui a « coûté » aux Gazaouis plus
de 1.300 morts, 10.000 blessés et des centaines de maisons détruites !?
Il ne s’agit pas d’un scoop
mais il n’est pas inutile de rappeler que les Américains sont en train de
former des pilotes de l’opposition syrienne ; donc l’histoire du chaos dans la
région n’a fait que commencer, sauf accord définitif avec l’Iran sur
la question nucléaire et reconnaissance du statut et du rôle de chaque
puissance régionale (en plus de l’Iran, la Turquie, l’Arabie Saoudite et de
l’Egypte) dans la géographie politique de la région.
Mais pourquoi cette duplicité ?
Comme souligné précédemment,
trois objectifs sont intimement liés, à savoir la préservation du pétrole, la
sécurité d’Israël et la liquidation définitive de la question palestinienne,
constituant ainsi le triptyque prioritaire de cette duplicité. En effet,
le moyen d’y parvenir était alors de neutraliser le bloc qui résiste aux
intérêts occidentaux… A la tête de ce bloc, il y a l’Iran et ses alliés, en
l’occurrence la Syrie et Hezbollah. Pour atteindre le Centre, il fallait alors
commencer par neutraliser la périphérie.
En effet, en juillet 2006,
Israël s’assignait comme objectif d’éliminer la résistance chiite de Hezbollah.
Cette action s’est soldée par une défaite stratégique de Tel Aviv ; on en
connait la suite. A trois reprises (2008-09 ; 2012 ; et 2014), Israël a
récidivé contre le Hamas sans résultats probants. L’ensemble de ces actions
ayant été commis dans la perspective du dépeçage du Moyen-Orient et de sa
balkanisation en une multitude d’entités à base ethnico-religieuse peu
viables.
Dans une récente allocution
télévisée [18],
le Président Obama a évoqué la stratégie de remodelage du « Moyen-Orient
élargi -[19] »
conçue par les stratèges américains à la suite des événements du 11 septembre
2001. Ce plan prévoit la partition des grands Etats de la région en un certain
nombre de petites entités ethniquement homogènes -[20]>,
en micro-Etats.
II- Les deux temporalités et les chiismes
Orient/Occident
On reproche aux musulmans
intégristes leur islam intolérant, sanguinaire, excluant…
La lapidation, la polygamie,
l’enferment de la femme dans son voile ou sa burqa et la décapitation, (ce qui
est vrai), provoquent l’effarement de l’Occident. Ce sentiment est exacerbé par
la passivité des pays arabo-musulmans pour entreprendre les réformes
nécessaires ; la coexistence de deux visions, conceptions et de perceptions de
la foi, de la vie et, du monde s’explique, en partie, par un certain
chevauchement entre deux temporalités.
Je reprends toujours ma
formule de précaution : explication n’est pas justification. Pourquoi un
tel décalage historique ?
En plus des raisons déjà
explicitées plus haut, il importe de souligner l’absence de projet de société –
les dirigeants ont plutôt un projet de pouvoir – et la faillite du système
éducatif dans ces pays. Selon une étude publiée en 2013, le citoyen du
monde arabe consacre à peine 6 minutes à la lecture par an!!!, quand dans le monde
développé la durée est de plus de 200 heures soit 12.000 minutes[21]!!!
Dans un documentaire fort
intéressant, intitulé "lorsque le monde parlait arabe", deux
Egyptiens sous pseudonyme commun Mahmoud Hussein [22],
montrent les causes d’un tel décalage; la matrice qui traverse ce documentaire
peut être déclinée de la manière suivante: le monde arabe a entamé son
déclin lorsqu’il a arrêté de philosopher, le monde occidental a commencé à
émerger lorsqu’il a commencé à douter c’est-à-dire à philosopher.
Mais pourquoi les dirigeants
occidentaux et leurs élites n’intègrent-ils pas intellectuellement l’existence
de ce fossé culturel, cultuel (absence de séparation du religieux du politique)
et politique qui explique mais ne justifie pas ces dérives, et qui par
ailleurs restent encore minoritaires ? Elles risquent de prospérer si les pays
occidentaux n’abordent pas leurs rapports avec ce monde avec toute
l’intelligence et la clairvoyance qui s’imposent.
Dans les différents débats
diffusés par les chaînes françaises, on relève que les raisons du dévoiement
des islamistes et de la dérive de la jeunesse de culture musulmane évoquées
portent essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, sur la
marginalisation, la ghettoïsation, la stigmatisation, l’échec scolaire,
l’absence de diffusion des valeurs républicaines… Si ces facteurs existent et
jouent un rôle dans ce processus de repli de cette communauté, ils ne peuvent
constituer la seule explication.
Il semblerait qu’on soit en
train de cacher le soleil avec le tamis ; si on ne veut pas voir que la situation
au Moyen-Orient, avec toutes les frustrations cumulées aidant, est transposée
dans le mental et le psychique de tous les citoyens européens de culture
musulmane, c’est qu’on risque de différer les échéances et perdre du temps dans
le nécessaire processus d’intégration de cette partie de la population.
Les causes de ce fossé ne
sont pas seulement culturelles et cultuelles mais historiques et géopolitiques.
Ce schisme entre l’Occident et l’Orient traine des blessures dans l’histoire
ancienne et nouvelle.
Sans souscrire à la théorie
de choc des civilisations, il serait important et urgent de procéder à une
décolonisation des esprits dans les rapports entre l’Occident et l’Orient,
entre le Nord et le Sud…
Il faudrait aussi faire en
sorte à ce que les intérêts (pétrole et autres) ne soient pas les seuls
paramètres qui président au choix des décideurs et que soient bannies toutes
complicités et duplicités (Le rapport coupable entre le monde développé
occidental en particulier d’une part, et les pays arabes pétroliers et les
anciennes dictatures des régimes arabes d’autre part !!??).
Dans le cas contraire – et
c’est malheureusement le plus probable –, l’histoire ancienne reviendra au
galop avec ses cortèges de haine, de frustration, d’exaction, d’exclusion et
d’horreur… Et le dialogue entre les religions et les civilisations, tant clamé
et souhaité ne se niche dans les limbes.
Rappelons par ailleurs que
le registre de l’Occident n’est pas blanc comme neige…
Faire ce rappel historique
n’est nullement une sorte de revanche sur l’histoire mais pour comprendre le
présent, il faut connaitre le passé et surtout pour relativiser cette dérive
islamiste dans l’Histoire longue…
Il importe de le faire,
parce il y a une Histoire à réécrire et une autre à décoloniser…
Les guerres de religion
Les chrétiens ont, au moment
où la civilisation arabo-musulmane brillait de tous ses éclats sur le monde,
initié les guerres de croisade pour libérer, au nom de la religion, un lieu
sacré à savoir Jérusalem. Au nom de la même la religion, on a instauré
l’Inquisition en Espagne et ailleurs…Au nom de la même religion, il y a eu des
croisades contre les hérétiques, avec l’inquisition comme arme (Ex des cathares
dans le Sud-ouest de la France : Bézier, Carcassonne...) au début du 13e siècle; "Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!",
s’exclamait un Abbé, formule qui résume bien l’ampleur des massacres.
C’est également au nom de
religion et/ou de la puissance que les Européens se sont livrés la guerre de
cent ans (entre 1337 et 1453), celle de trente ans (1618 à 1648), et
d’autres… Au nom de la même la religion, il y a eu le massacre des
protestants de la Saint-Barthélemy à Paris, le 24 août 1572 puis en
province. Il faut rappeler que la France a connu plus de 8 guerres de
religion pendant le 16ème siècle… Il faut aussi rappeler :
Après et malgré les Lumières
(le Siècle), on a continué l’esclavage et /ou au moins on l’a rétabli
(Napoléon);
Après et malgré les Lumières,
l’Europe a colonisé une grande partie de la planète, avec toutes les
conséquences effroyables que cette colonisation implique;
Après et malgré les
Lumières, le monde occidental a donné naissance à deux idéologies les plus
totalitaires et sanguinaires ; le communisme et le nazisme;
Après et malgré les Lumières,
l’Europe a fait les deux guerres les plus sanglantes dans l’histoire de
l’humanité, avec le crime immonde : la Shoah.
Après et malgré les Lumières,
les Américains avaient-ils besoin de faire autant de dégâts sur la ville
allemande de Dresde?[23]
Après et malgré les Lumières,
les Américains avaient-ils besoin de lancer la deuxième bombe sur Nagasaki ?
Après et malgré les
Lumières, la décolonisation a été marquée par des massacres nombreux et
sanglants. Rien que pour le cas de la France, on peut citer, entre autres,
celui du Constantinois algérien (45.000 morts en 1945)[24] celui
de Madagascar en 1947 (plus de 89.000 morts)[25] celui
du Cameroun (plus de 200.000 morts entre 1956 et 1964)[26].
Après et malgré les Lumières,
les Américains avaient-ils besoin de larguer autant de bombes sur le Vietnam ?
Après et malgré les
Lumières, avait-on besoin de laisser mourir pendant l’embargo contre
l’Irak (1991/2003) plus de 500.000 enfants irakiens, et considérer avec un
cynisme révoltant que "ça en valait la peine" (déclaration de
Madeleine Albright) !?
A ceux-là s’ajoutent les
massacres perpétrés au grand jour, et dans l’indifférence générale: aussi bien
au Rwanda en 1994, où 800 000 Tutsis ont péri (en 4 mois) avec une
responsabilité passive avérée de l’ONU, de la France et de la Belgique, qu’à Srebrenica (en
Bosnie) en juillet 1995, où 8.000 musulmans ont été tués, avec passivité
coupable et insouciante des casques bleus hollandais. Et la liste est longue.
Pour conclure, il n’est pas
inutile de rappeler que le Moyen- Orient est l’épicentre des conflits dans le
monde ; si on n'y prend pas garde une catastrophe totale n’est pas
exclue. En effet, si les 5+1 ne parviennent pas un accord définitif avec
l’Iran sur la question nucléaire, si Israël continue de nourrir l’intention de
vouloir neutraliser les capacités nucléaires de ce dernier, si la Turquie et
l’Arabie saoudite persistent dans cette guerre implacable contre le chiisme et
l’émergence de la puissance iranienne, si les pays occidentaux, Américains en
tête, s’entêtent à vouloir la mainmise sur le pétrole de la région (15 conflits
depuis 1948), si la question palestinienne n’est pas traitée avec
l’intelligence et la perspicacité politiques nécessaires…, il faudrait
s’attendre au pire.
Et la jeunesse du 93 et des
quartiers similaires en France et en Europe risquent d’être tentée de voir
ailleurs…
Notes :
[1]Cet
article a été publié sur le Matin du Sahara, Spécial Géopolis, 6 février 2015 et le site médias 24 .
[2]Edgar
Morin : "La France frappée au cœur de sa nature laïque et de sa
liberté", Le Monde du 08.01.2015
[3]Un économiste de renom Bernard Maris, deux policiers, un autre
journaliste -dont la photo n’a pas du tout circulé…?!! - et d’autres,
font partie des victimes de cet attentat.
[5]Edgar Morin: "La France frappée au cœur de sa nature laïque et de
sa liberté", Le Monde du 08.01.2015
[6]Voltaire aurait dit "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous
dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire".
[7]"Les constitutions de la France depuis 1789", présentées par
Jacques Godechot, Ed. Garnier-Flammarion, 1970, 508p., p.34.
[8]Publié en novembre dernier: "Paix et dialogue et tolérance,… Le
cas du Maghreb et du Moyen-Orient. Avant et après le printemps arabe",
Nouvelle collection: "Cahiers Libres" N°1, Fév. 2014, 1e édition, 70
pages, novembre 2014, 2e édition, collection Confluences. 136 p.
[9]Un député syrien a eu cette formule ramassée mais combien édifiante sur
Daech: la conception et la création est israélienne ou américano-israélienne,
le metteur en scène est américain, l’acteur principal est la Turquie et les
producteurs de ce film tragique ce sont les pays pétroliers. Cette présentation
reste schématique évacuant la thèse, soutenue par certains, que les Syriens ont
joué un rôle dans la création de groupes terroristes dans les deux premières
années de la guerre civile. Emission, le jeu des puissances, Al Mayadeen
(TV libanaise) diffusée le 1er octobre 2014.
[10]L’accord du Quincy –du nom du croiseur américain à bord duquel
ledit accord a été signé le 14 février 1945- prévoyait l’octroi de
concession pétrolières aux Etats Unis contre des royalties pour les
Saoudiens .Sa durée portait sur 60 ans. Il semble qu’il a
été renouvelé pour une même période en 2005 par le président George
W. Bush.
[11]Philippe CHALMIN, Géopolitique des ressources naturelles :
prospective 2020, RAMSES, 2000, pp. 91-102, p. 95.
[10]Sur le contenu de cet accord et ces enjeux voir Thierry Coville
« L’accord sur le nucléaire iranien : changement tactique ou
évolution stratégique du pouvoir iranien ? »In Affaires- stratégiques
.info. IRIS.
[12]Robert Fisk, La grande guerre pour la civilisation. L’Occident à la
conquête du Moyen-Orient (1979-2005) ; voir aussi les écrits de Alain
Gresh et Georges Corme sur le Moyen –Orient. Sur la politique américaine dans
la région voir JohnJ. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le Lobby pro-israélien et
la politique étrangère américaine, La découverte ,2009.500p.
[13] Ce dernier, appelé également « Traité d’Organisation du
Moyen-Orient », est un traité de défense commune cherchant à unir la zone
du Moyen-Orient de la Turquie au Pakistan, dans le but de contenir l’influence
de l’Union soviétique.
[14]L’accord secret.
[15]Le jour du 9 avril 2003, marqué par la chute de Bagdad, on a pu
observer que les Américains n’ont rien fait pour sécuriser le musé de Bagdad et
l’ont laissé se faire piller pour ne pas dire qu’ils organisé son
pillage ; en revanche, ils se sont évertués à protéger le
ministère du pétrole irakien !!??
[16]Pour affaiblir l’URSS, les Etats-Unis se sont évertués à utiliser une
panoplie de moyens. Il fallait battre les Soviétiques en Afghanistan; l’argent
des pays du Golfe, les "Moudjahidines" venant de tous les pays
arabo-musulmans, l’armement américain les ont obligé à quitter ce pays entre
mai 1988 et février 1989; c’était leur Vietnam. Les contenir en Afrique (les
colonies ex-portugaises), organiser une baisse du pétrole (le pétrole a été
ramené après le 2e choc pétrolier de 1979 à 10 $ le baril au milieu des années
80 et ce pour les affaiblir sur le plan financier) et enfin les soumettre
à une course effrénée, coûteuse et ruineuse à l’armement (la guerre des
étoiles). Tels sont les quelques moyens utilisé par les Américains enfin de
parcours pour aboutir à l’effondrement de l’URSS. L’acteur principal de ce
processus était le président américain Ronald Reagan durant ces deux mandats et
celui de Bush père (de 1980 à 1992).
[17]Elle
a été accordée à Jean–Jacques Bourdin. BFMTV.
[19]
Amin Hoteit , La résolution internationale de lutte contre l’EIIL: vérité ou
duperie? Al-Thawra, Al Wehda (Journaux syriens), 18/08/2014
[20] Intervention télévisée du Président Barack
Obama le 10 septembre 2014
[21] Le "Moyen-Orient élargi" comprend
les régions géographiques suivantes: le Magheb, le Machreq (le Levant), le
Golfe et le sous-continent indien. Voir la carte intitulée "Blood Borders:
How a better Middle East would look", publiée dans l’US military Armed
forced Journal (AFJ), juin 2006: www.armedforcesjournal.com/2006/06/1833899
[22]Dans un article publié le 13 septembre 2001 dans la revue de
l’Armée de Terre, Parameters: "Stability, America’s Ennemy", Winter
2001-2001, pages 5 à 20, le concepteur de cette stratégie, le Colonel Ralph
Peters affirmait que "Washington ne doit pas voir peur du chaos généralisé
dans le monde arabe car, en définitive, une fois divisé en micro-états,
les arabes n’auront plus d’autres moyens de se défendre de la voracité
israélienne que de se tourner vers les Etats Unis". Déclarations
retranscrites par Thierry Meyssan dans "Le Retour du Plan US de remodelage
du Moyen-Orient élargi", Réseau Voltaire International, Beyrouth, le 20
septembre 2014
[23]Ali Laidi, Un enfant arabe lit seulement 6 minutes par an!,
Direct.Info., 24 mars 2013
[24]
Il s’agit en fait Bahgat Elnadi et Adel Rifaat. Ce documentaire a été réalisé
par Philipe Calderon en 2001; il mérite d’être programmé dans toutes les écoles
et institutions de formation et surtout religieuses.
[25] Jacques R.
Pauwels, Pourquoi Dresde fut-elle détruite les 13-14 Février 1945?
Ce texte est tiré de son livre "Le mythe de la bonne guerre. Les Etats Unis
et la deuxième guerre mondiale". Édition Aden: 2e édition revue et
augmentée, 2012, 333 pages.
[26]Site Rebellyon.info, 8 mai 2014.
[27]Raharimanana, Un massacre colonial que la France veut occulter, Source
Humanité.fr, 1 avril 2011
[28]Le Monde du 4 octobre 2011
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