SAHARA/
PALESTINE : ENTRE REALPOLITIK, INTERETS NATIONAUX ET UNE NOUVELLE
GEOPLITIQUE REGIONALE ET INTERNATIONALE ?
(1/5)
Pr. Abdeloumoughit Benmessaoud TREDANO
Professeur de
science politique et de géopolitique
Université
Mohamed V. Rabat
La décision du Maroc de normaliser ses relations avec l’entité israélienne
va surement provoquer des remous dans les milieux politiques et diplomatiques …
Au-delà des considérants et les arguties diplomatiques et juridiques
avancés dans le communiqué du cabinet royal du 10 décembre 2020[1] , il s’agit d’une
normalisation en bonne et due forme.
D’aucuns diront que le texte apporte beaucoup de limites à cette
normalisation.
Le communiqué commence par préciser que le Maroc s’appliquera à :
· Faciliter
les vols aériens directs venant d’Israël vers le
Maroc des juifs d’origine marocaine.
· Continuer
les contacts officiels bilatéraux et des relations diplomatiques dans les
meilleurs délais.
· Développer
des relations sur le plan économique et technologique ; et pour ce faire,
il importe de rouvrir les bureaux de liaisons établis entre les deux pays dans
les années 90[2] .
Bureau de liaison à la place d’une ambassade ?
Il est vrai, qu’on va s’évertuer à atténuer la portée de la décision en
optant, effectivement pour le rétablissement desdits bureaux de liaison.
Alors pourquoi s’indigner quand cette normalisation se
réduit à un minima !!
En fait il y a ce que dit le texte mais aussi ce
qu'il ne dit pas. Il y a aussi le contexte.
Il y a, également et surtout la nouvelle configuration géopolitique au
Moyen-Orient et dans le monde.
Sans cette lecture globale, on ne fera qu’une interprétation littéraliste
de la décision.
Quel est l’intérêt du Maroc dans cette normalisation ?
Et pourquoi maintenant ?
Au-delà des prises de positions militantes, enclines à condamner
-sans essayer de comprendre et d’analyser, NOTRE PAYS N’A
AUCUN INTERET dans cette démarche pétrie de dangers.
Dans la logique même de la position marocaine, on va essayer de montrer que
le Maroc n’a rien à gagner dans cette galère.
Le choix des pays du Golfe, contesté et
contestable, n’est pas un exemple à
suivre ; ces pays-là ont tout vu faux[3].
"Taza avant Gaza" ?
1. Un argument massue et qui revient souvent est la question
saharienne : la reconnaissance de la marocanité du Sahara par la première
puissance mondiale est de première importance. Le Maroc était
donc tenté de franchir le pas ; en effet, notre pays était courtisé depuis plus
de deux ans ; le gendre du président D. Trump et son Haut conseiller Jared
Kushner s’est fortement déployé pour cette tâche lors de ses trois
visites au Maroc.
L’argument de la question saharienne était-il pertinent ?
Constitue-t-il la vraie raison de la décision marocaine ?
Rien n’est moins sûr.
D’abord, le dossier saharien est en béton et à la limite on peut bien se
passer du soutien déterminant des puissances qui pour une raison d’intérêts
évidents ont toujours évité de s’aligner sur l’un ou l’autre des deux
protagonistes.
Et en dépit de cette duplicité diplomatique des grandes puissances, on a
tenu contre vent et marées.
C’est un dossier solide sur le plan historique, juridique et diplomatique.
Dans le cadre de cinq ouvrages[4] j’ai essayé de
montrer la solidité de la cause marocaine, textes juridiques à l’appui et la
pratique de l’ONU en matière de décolonisation comme référence, et ce sans
chauvinisme ni nationalisme débridés.
Le Maroc, en plus, et surtout dispose d’un atout considérable, en
l’occurrence le soutien quasi-unanime du peuple marocain et ce malgré les
sacrifices consentis depuis 45 ans.
Donc, on ne peut soutenir, que la question saharienne était la seule
préoccupation des décideurs marocains.
En effet, les arguments du communiqué et des déclarations du ministre
marocain des affaires étrangères, faites pour justifier la décision (vols aériens directs
pour les Juifs marocains, le Maroc a toujours eu des relations avec
l’entité israélienne et parallèlement le Maroc continuera à soutenir la cause palestinienne..)
sont loin d’être convaincants.
Il tombe sous le sens que lorsque les gouvernants prennent une décision de
cette envergure, il faut toujours un argumentaire pour la soutenir
diplomatiquement et aux yeux de l’opinion publique externe et interne.
Cet argumentaire est-il suffisant et satisfaisant pour juger de la
pertinence d’une telle décision. L’histoire le dira.
Mais, peut-on penser un seul instant qu’avec les gouvernants israéliens,
situation qui perdure depuis l’arrivée du Likoud en 1978, qui massacrent, qui
exproprient, qui torturent des prisonniers en grève de la faim, qui malmènent
et humilient les Palestiniens aux checkpoints, qu’on peut instaurer
une juste et durable ?
C’est croire au père noël
Il n’y a plus rien qui reste aux Palestiniennes ; les colons ont
pratiquement tout occupé depuis 1993. Abbas "règne" sur des confettis
de territoires.
Le Sahara n’est pas la Palestine
2. Autre argument qui plaide contre cette position c’est que ce " troc " conduit
implicitement à assimiler l’affaire saharienne à l’occupation de la Palestine
par le sionisme !!
Et il s’agit là, sans conteste, d’un cadeau empoisonné.
Je me rappelle avoir répondu à un argument utilisé par feu Abdellatif
Filali - soit en tant que ministre ou premier ministre - ; en effet, lors
des discussions sur les préparatifs relatifs à l’organisation du référendum au
Sahara, les Algériens demandaient le retrait de l’armée et l’administration
marocaines. Le responsable marocain leur répondait naïvement que le référendum
en Algérie a été bien organisé avec la présence de la puissance
coloniale !
Les esprits mal intentionnés ont vite fait la comparaison !!
L’Amérique, en déclin, est un mauvais allié
3. Cette décision de Trump est prise pendant le temps mort de son
mandat ; sa fragilité n’est nullement contestable.
Elle l’est d’autant plus, que les successeurs du président finissant,
peuvent à tout moment l’abroger. Le président Trump l’a bien fait quant à
l’accord nucléaire avec l’Iran (5 + un), de 2015. Et tout le monde n’a rien
trouvé à dire. L’Europe n’a même pas pu exécuter la partie des obligations qui
lui reviennent, et ce malgré son refus de s’aligner totalement sur l’Amérique
!!
Ainsi, l’épée de Damoclès pèsera constamment sur les décisions souveraines
du Maroc. Comme l’absence de soutien clair des grandes puissances a été
constamment monnayée pour tirer avantage de cette situation ambigüe ; on se
rappelle que, suite à l’adoption du plan Baker II, les Etats-Unis avaient
arraché, durant l’année 2002/03, 6 à 7 concessions du Maroc (Radio Sawa , la
visite du e ministre des Affaires étrangères Sylvain Shalom, le Maroc
rajouté sur la liste de la coalition internationale contre Saddam etc..).
On peut nous rétorquer que les Républicains disposent de la majorité au
sénat, et toute abrogation besoin du vote du congrès.
On peut rétorquer aussi qu’on voit mal un président américain mettre fin à
une décision favorable à Israël
Au-delà de cette argutie juridique et de cette préoccupation d'opportunité,
le Maroc n'est pas à l'abri d'une surprise comme la puissance impériale a
l'habitude de réserver à ses alliés / vassaux...
A quel prix ?
La justice internationale est sacrifiée sur l'autel de la realpolitik
!!
Et de se trouver dans un camp en perte de vitesse, notamment au
Moyen-Orient.
On peut se tromper, mais le jeu en va-t-il la chandelle ?
Par ailleurs, l’Amérique est un mauvais allié ; à travers l’histoire,
ils ont toujours soit abandonné leur alliés/vassaux (les Vietnamiens du Sud en avril
1975, Iran du Shah en 1979, ou tout récemment les Kurdes du Nord de la Syrie)
soit au "mieux" ils les ont malmenés (Trump avec les Rois
du Golfe).
Le secrétaire d’Etat américain John Foster Dulles aurait dit "que les Etats-Unis n’ont pas
d’amis permanents, d’ennemis permanents mais uniquement des
intérêts permanents " [5]
Ça peut paraitre péremptoire mais fonder une politique extérieure ou
attendre un soutien sincère et conséquent des Américains c’est miser sur un
cheval perdant !
C’est une erreur stratégique.
Pourquoi ?
Les Etats-Unis l’Amérique, pour des raisons diverses –leur déclin selon
Emanuel Todd 2002[6],
sont en retrait de la région du Moyen-Orient et Israël ne dispose plus de la
même supériorité technologique et militaire face à un bloc d’Etats et de
mouvements de résistance dirigés par l’Iran et qui a le vent en poupe et ce
malgré les sanctions et diverses pressions américaines.
Un nouveau rapport de forces et une nouvelle
configuration au Moyen-Orient
En effet, à la faveur du faux printemps arabe, de la guerre civile en
Syrie, et grâce à l’implication déterminante de l’Iran, du Hezbollah, de la
résistance de l’Etat syrien, et à l’intervention russe à partir de septembre
2015, la stratégie, occidentale s’est ensablée dans la région du Moyen-Orient.
Si le bloc iranien n’a pas encore totalement gagné, la partie occidentale
avec la complicité des pays du Golfe et de la Turquie n’ont pas, en revanche,
réussi à imposer leur plan de domination.
Deux questions essentielles sont, désormais, posées :
L’existence même d’Israël et le départ des Américains de la région du
Moyen- Orient.
Certains diront que c’est un fantasme et qu’on est en train de prendre des
vessies pour des lanternes !!
C’est possible.
N’empêche que la géopolitique régionale connait de profondes mutations.
Davantage au niveau mondial.
Et le Maroc dans tout ça ?
Le Maroc qui a fait le choix du vaccin chinois,
a-t-il intérêt à continuer à s’accrocher au
wagon américain ?
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2/5
II – Difficultés et impasse israéliennes et déclin
américain ?
Pourquoi le Maroc a-t-il procédé à une telle reconnaissance dans un
contexte géopolitique mouvant et pas du tout favorable à une
autonomie par rapport au maintien de son
arrimage au bloc occidental ?
Il semble outre la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara,
dans le deal, qu’il y a une promesse de vente de quatre drones
sophistiqués et d’un investissement de quatre milliards de $ !!
Le Maroc devait il conclure un tel deal ?
Avec la nouvelle configuration de la géopolitique moyen-orientale et
mondiale en cours, je dirais que le Maroc aurait dû rejeter, sans hésitation
aucune, cette proposition "alléchante" surtout qu’elle
sous-tend un renoncement aux principes de justice internationale et des droits
des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Peut-on prétendre avoir une certaine crédibilité en posant de telles
hypothèses ?
A première vue non.
Israël domine encore la région et les Etats-Unis sont loin de connaitre le
sort qu’on leur prédit.
Israël : début de la fin et le scenario de
l’apocalypse ?
Au Moyen-Orient, le rapport de forces commence à changer depuis au moins
une quinzaine d’années (la guerre du Liban de juillet /août 2006) en faveur du
bloc dirigé par l’Iran et ce malgré la déliquescence du monde arabe ou plutôt
grâce à cette clarification géopolitique.
Comme je l’ai déjà dit, si le bloc iranien n’a pas encore totalement gagné,
la partie occidentale avec la complicité des pays du Golfe et de la Turquie
n’ont pas, en revanche, réussi à imposer leur plan de domination
Quelques signes précurseurs d’une certaine fin ?
En 2000, Israël quitte le Sud du Liban, après 18 ans d’occupation, avec
armes et bagages, et surtout sans réussir à obtenir un accord avec
Hezbollah !!
En 2006, Israël ne parvient pas à écraser le parti libanais pendant 33
jours de bombardement aveugle avec des dégâts considérables, marqué par un
silence assourdissant de ce qu’on appelle abusivement la communauté
internationale ; un mouvement de résistance qui n’est pas vaincu peut-être
considéré comme victorieux dans cette guerre !
Depuis un rapport de force entre les belligérants s’est installé et Israël
n’a pas osé s’aventurer dans une nouvelle guerre coûteuse et risquée.
Imaginez que chaque fois que les israéliens tuent un combattant de
Hezbollah même en Syrie et même par erreur, l’armée israélienne disparait sur
une bande 10 à 15 Km de la frontière libanaise en attendant la riposte de ce
dernier !
Ce rapport de force intervenu suite au printemps arabe, à la guerre
civile en Syrie, au renforcement des mouvements de résistance libanais et
palestiniens et de la confirmation de la puissance iranienne.
Imaginez que malgré trois guerres meurtrières (20O8/09, 2012 et 2014)
Israël n’a pas réussi à "en finir" avec les mouvements
islamistes (Hamas et Jihad Islamique) à Gaza.
Est-ce suffisant pour se permettre de soutenir qu’Israël vit le début
de la fin ?
La droite extrémiste et l’Etat profond israéliens rêvent, au moins depuis
quinze ans, de mettre au pas le régime théocratique de Téhéran et de provoquer
une guerre contre cette puissance émergente sans succès.
Face à cette impasse militaire, les gouvernants israéliens, avec le
soutien américain, s’emploient à se donner les moyens de dominer le monde arabe
et limiter la capacité de nuisance du front de résistance par le soft power,
conjugués avec des pressions comme les sanctions et l’embargo.
En effet, l’insuccès de la stratégie occidentale[7] traduite par la
guerre américaine en Irak en 2003 , l’impasse d’Israël en 2006, le chaos
provoqué par le printemps arabe et la guerre civile en Syrie dont le
but était le dépeçage du Moyen-Orient et l’installation de guerres
permanentes à base ethnique et religieuse , conduisent
les stratèges israéliens , américains et européens à pénétrer ce monde considéré
comme compliqué (De Gaule ) par l’économique , le politique, le
culturel voire le psychologique.
D’où la nouvelle politique du soft power de plus en plus généralisée
adoptée par le bloc otanien (avec la Turquie) et pétrolier.
L’objectif étant d’isoler l’Iran avec ses alliés en constituant une sorte
de "Sainte Alliance».
La politique de normalisation s’inscrit dans ce cadre précis ; on va
investir plutôt on va désinvestir et par le culturel et l’échange et on va
banaliser le fait israélien.
Un processus ancien !
Ce processus a commencé au lendemain des accords d’Oslo de 1993 entre
Israéliens et Palestiniens, suivis par les conférences sur le Moyen-Orient et
le Maghreb (Casablanca : 30 octobre 1994/ 1 novembre 1994 et Amman :
28-31 octobre 1995)[8],
une diplomatie discrète entre Israël et certains pays arabes avec la création
de comités de liaison - une sorte d’antenne consulaire- entre ce dernier
d’une part et la Tunisie, le Maroc et la Jordanie d’autre
part.
Ce processus de paix a été interrompu par une série d’attentats suicides
perpétrés par Hamas en Israël entre 1993 et 1995, la mort
Yitzhak Rabin (4 novembre 1995), l’échec des négociations de paix
entre Arafat et Ehud Barak sous le patronage de Bill Clinton en 2000 et le
déclenchement de l’Intifada II suite à la visite provocatrice d’Ariel
Sharon de l’esplanade d’Al Aqsa en septembre de la même année.
Il importe aussi de rappeler que les dirigeants palestiniens,
inscrits dans la dynamique des accords d’Oslo, ont poussé de nombreux Etats en
Asie, en Afrique et en Amérique latine qui n’avaient pas de relations
diplomatiques ou qui les avaient coupées, à les nouer ou les rétablir.
L’expérience égyptienne (1979) et jordanienne (1994) a montré, si
besoin est, les limites de cette politique. Les officiels peuvent
normaliser, mais les peuples résistent malgré les dictatures.
Au-delà du politique, de l’économique et du culturel, la présence des
Israéliens au Golfe a aussi et surtout comme finalité de leur permettre
d’encercler l’Iran et de contenir son expansion.
L’impasse militaire israélienne explique en partie cette
projection vers le Golfe et éventuellement au Maghreb.
Mais d’où vient l’idée du début de la fin d’Israël et de fin
apocalyptique alors que ce dernier, grâce à Trump , ne cesse
de" ramasser" les victoires diplomatiques voire
stratégiques au Moyen-Orient ?
En effet le président sortant a tout donné à l’entité israélienne, alors
que Netanyahou n’a pas attendu longtemps pour féliciter le nouveau président
sachant que la contestation des résultats était encore chaude.
Voilà le type de comportement auquel un
pays "normalisateur", sans autonomie au niveau de la
décision politique, peut s’attendre !!
L’apocalypse, c’est pour quand ?
Je me permets de poser une question à tout chacun avant de donner quelques
éléments de réponse ?
En effet, pourquoi ladite communauté internationale ne s’est jamais permise
de lever le petit doigt, 70 ans durant, pour condamner l’occupation permanente,
les massacres répétés, les humiliations diverses et variées que subit le peuple
palestinien ?
Presque Jamais !! Ou dans un langage feutré, insipide, incolore et
inodore.
Jamais une résolution du conseil de sécurité de l’ONU n’a été adoptée pour
condamner Israël et surtout, dans le cas où ce dernier lui arrive de le faire,
d’adopter les mesures concrètes pour sa mise en œuvre.
Les destructions de maisons, les emprisonnements systématiques mêmes des
enfants, le traitement inhumain des prisonniers
palestiniens n’ont jamais secoué la conscience universelle.
Enivré par la victoire
Ce déni de justice incompréhensible, cette arrogance insupportable et cette
surdité constante ont-ils une explication ?
La victoire facile de 1967 est un élément d’explication.
Le rôle incommensurable du lobby juif dans le monde a
empêché, des décennies durant, les peuples de voir une réalité qui
choque.
La faillite des élites dans le monde arabe (nationaliste, panarabe,
communiste), a conforté l’entité israélienne dans son statut de puissance
dominante.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Comment peut-on oser parler du début de la fin de cette entité alors que le
monde arabe est dans un piteux état ?
Les guerres civiles, l’absence de réveil des peuples et le sentiment
d’abattement et de résignation qui les domine, l’impasse politique qui y
prévaut et l’absence d’horizons vers l’émancipation ne peuvent inciter à
l’optimisme.
Et pourtant, l’espoir est permis !
Les faiblesses d’une entité usurpatrice ?
· D’abord il s’agit d’un
pays qui exerce une occupation depuis 70 ans ; donc aucune légitimité sauf
celle du plus fort ;
· C’est un pays qui ne
bénéficie d’aucune cohésion eu égard à la mosaïque de sa population sur le plan
ethnique et religieux ;
· C’est un
pays qui connait une impasse politique (quatre élections en moins de deux ans),
situation marquée par un premier ministre qui s’accroche au pouvoir pour se
soustraire de la justice !!
· Il s’agit d’une entité qui
connait une impasse militaire depuis au moins une quinzaine
d’années ;
· C’est un pays qui se
trouve dans une région où, malgré la déliquescence du monde arabe, il y a des
forces de résistance autour de l’Iran qui s’affirment de plus
en plus ;
· Enfin il s’agit d’un pays
dont le parrain, en l’occurrence les Etats Unis, n’est pas dans une meilleure
posture dans un monde en pleine mutation et dont la principale caractéristique
est l’émergence de nouvelles puissances ;
Face à ces faiblesses et ces impasses une politique de fuite en avant n’est
pas exclue.
C’est par rapport à ce contexte que certains propos de personnalités,
d’horizon divers, méritent d’être rappelés ; c’est ces propos-là qui m’ont
mis la puce à l’oreille quant à la surdité de la communauté internationale face
à au drame palestinien que nous vivons, depuis Al Nakba, tous les jours dans
l’indifférence coupable quasi-totale.
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3/ 5
III- La puissance nucléaire comme assurance vie
Face à l’impasse politique et militaire, la normalisation avec certains
pays arabes, notamment ceux du Golfe, passe pour un moyen de désencerclement.
Non pas que ces pays vont être d’un appui déterminant en cas de guerre
générale dans la région, mais ils sont et ils seront, sans conteste, chargés de
constituer une base proche et opérationnelle contre l’Iran.
Leur action de normalisation avait comme finalité de créer un choc dans les
pays arabes pour achever ce monde moribond.
Créer un état d’esprit voire une culture chez les peuples arabes imprégnés
de résignation, de démission et de soumission.
Au final, on se résout à considérer qu’on ne peut rien contre
Israël !!
Surtout avec un soutien occidental déterminant et indéfectible et une
complicité des pays pétroliers dépassant de loin les desiderata et les
attentes de l’entité sioniste.
Et au cas où l’ensemble de cette action conduite par les Etats occidentaux,
à leur tête les Etats-Unis, les pays du Golfe, la Turquie, avec comme tête de
pont Israël, ne conduit pas au contrôle de la région, une option alternative
est dans les starting blocks.
C’est celle d’une certaine utilisation de la puissance nucléaire et ce
malgré les difficultés opérationnelles d’un tel usage.
Norman Dacey, Vincent Monteil et Cohen Jacob et la politique du pire
Rapidement, et comme d’habitude, on va nous sortir la théorie du complot et
de la conspiration !!
Peut-on savoir comment l’Occident n’a pas trouvé le moyen, 70 ans durant,
de faire pression sur Israël pour le pousser vers la voie de la
paix et ce malgré toutes les prédispositions exprimées à
maintes reprises par les Arabes et les Palestiniens[9]
L’activiste et écrivain Cohen Jacob a une réponse :
Il affirme en effet que les missiles avec têtes nucléaires ne sont pas
orientés vers l’Iran ou plutôt pas uniquement vers ce pays mais aussi vers
l’Europe[10] !!
On peut considérer que ces propos ne sont pas crédibles et appellent une
confirmation d’une autre source. Soit.
Au-delà de la recherche d’une autre source, l’arrogance et l’absence de
toute volonté de paix la partie israélienne et l’aveuglement occidental, 70 ans
durant, incitent tout un chacun à accorder une certaine crédibilité à une telle
hypothèse ; de surcroit, les impasses politiques et militaires
israéliennes et le début de la déliquescence de la puissance impériale
américaine sont de nature à la conforter.
Un écrivain américain Norman Dacey, en 1972 déjà, disait
presque la même chose , dans une lettre adressée au président Nixon où il
critiquait la politique américaine trop
pro-israélienne, : « …les Israéliens n’arrivent pas à
atteindre leurs objectifs ,ils sont disposés à déclencher l’apocalypse qui nous
détruira tous »[11].
L’orientaliste Vincent Monteil, grand spécialiste de l'islam, qui fut
militaire puis universitaire, tenait lui aussi un propos dans le même
esprit ; en effet, dans le cadre d’une conférence , il rapportait le
propos d’un d’une personne du département américain la phrase
suivante : si la survie d’Israël venait d’être sérieusement
menacée ,nous serions plongés dans une III guerre mondiale dans deux minutes…»[12]
Un autre témoignage encore moins discutable, c’est celui du Général De
Gaule qui parlait d’un peuple juif comme
« un peuple d’élite sur de lui-même et dominateur»[13]
Le Likoud, la droite religieuse israélienne et la fuite en avant
Cet engrenage de la politique du pire a commencé avec l’arrivée au
pouvoir en 1978 du Likoud.
La droitisation de l’opinion publique israélienne depuis la mort de Rabin
en novembre 1995, la division du mouvement palestinien qui se perpétue, la
déliquescence du monde arabe et l’absence de puissances internationales neutres
pouvant pousser dans le sens de la paix, tous ces facteurs conjugués, ont
conforté Israël dans son arrogance et son refus de négocier.
Parallèlement, face à l’émergence et au renforcement
récents des mouvements libanais et palestiniens grâce au soutien iranien, avec
de le complexe de Massada aidant, la perspective de paix est devenue une
arlésienne !!
Ne voulant rien céder, Israël serait enclin à une fuite en avant.
Les hommes politiques israéliens, Netanyahou en tête, étaient déjà
fortement tentés par une aventure militaire contre l’Iran s’ils n’y avaient
pas, semble-t-il, l’opposition du président américain Barak Obama et des
responsables militaires et des services secrets israéliens.
Cette option aventureuse voire apocalyptique n’est pas exclue surtout que
l’Amérique se "retire" progressivement du Moyen-Orient et
se refuse à s’engager dans de nouvelles guerres sauf si l’existence même
d’Israël est en cause.
Cette option hasardeuse voire apocalyptique n’est pas à écarter aussi eu
égard au supposé déclin de la puissance impériale.
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INTÉRÊTS NATIONAUX ET UNE NOUVELLE GÉOPOLITIQUE RÉGIONALE ET INTERNATIONALE ?
4/5
Déclin américain, entre réalité et
fantasme ?
D’aucuns s’empresseraient à fustiger
la fameuse logorrhée sur le soi-disant déclin de l’Amérique.
D’autres vont agiter les 21 000
milliards de $ du PIB américain ;
Comme certains peuvent soutenir
qu’avec le GAFAM, l’Amérique continue à contrôler l’image, la communication et
le net …
Avec le système ESPION (NSA), l’Etat
profond américain dispose d’un outil d’écoute hallucinant !!
Avec un arsenal militaire
impressionnant et des bases disséminées un peu partout à travers le monde,
l’ONCLE Sam peut intervenir à tout moment avec une efficacité déconcertante du
moins au début de l’opération !
Alors pourquoi donc soutenons-nous
une telle hypothèse ?
D’abord c’est une règle de
l’histoire. Il est vrai ça ne sera pas à la soviétique : rapide et
brutale. Ça sera plutôt un processus long et compliqué qui sera marqué par des
irruptions incontrôlées et incontrôlables à cause, en partie, du refus du
déclin.
Par ailleurs, Il n’est pas
inintéressant de rappeler que trois écrivains émérites[14]avaient
prédit la fin de l’URSS même si leurs explications et les modalités ne sont pas
les mêmes.
Parmi ces trois, il y a Emanuel Todd
qui récidive pour les Etats-Unis ;
Le supposé déclin américain n’est
pas isolé, il s’inscrit dans un processus global qui concerne l’ensemble de
l’Occident qui voit sa domination du monde se réduire ; le
philosophe et compagnon du Che Guevara, Régis Debray a commis un texte lumineux
sur ledit déclin[15] ;
tout en soulignant les atouts dont dispose cet Occident dominateur, il en
décline les signaux et les indices précurseurs[16].
Un autre auteur, dans un autre
esprit, en traitant de la crise interne de l’Occident, parle de requiem de ce
monde[17].
Les causes de ce déclin sont d’ordre
structurel, comme il y a quelques indices de conjecture qui confortent cette
idée.
E.Todd, Régis Debray et la fin
de quatre siècles de domination occidentale …
Quelques signes liés à la
conjoncture notamment suite à leur implication dans deux conflits récents et
particulièrement meurtriers et conduits presque au même temps à
savoir l’Afghanistan (octobre 2001) et l’Irak (mars / avril 2003)
Ces deux conflits ont constitué une
sorte d’un deuxième Vietnam pour les Américains, notamment en Irak dans la
mesure où en moins de trois ans ils ont plus de quatre mille morts et des
centaines de blessé sans parler des conséquences psychologiques inhérentes à ce
conflit.
Au fait, comment se présente cette
perception du déclin de l’Amérique ; selon Emanuel Todd, et sur la base
des écrits d’une littérature politique et géopolitique diversifiée.
La théorie du déclin de l’Amérique
[18]
Cette tension permanente
qu’entretient l’Amérique dans le monde est le produit d’une angoisse, d’un
sentiment de son inutilité … Cette thèse est magistralement développée par
Emmanuel Todd[19].
Elle est fondée sur les écrits d’une
pléiade d’auteurs et d’hommes politiques américains, il s’agit, entre autres,
de Paul kennedy, Samuel Huntington, Zbigniew Brzezinski, Henri Kissinger et
Robert Gilpin[20].
Tous, avec quelques nuances,
partagent « la même vision mesurée d’une Amérique qui, loin d’être
invincible, doit gérer l’inexorable réduction de sa puissance relative dans un
monde de plus un plus peuplé et développé »[21].
Avec le changement du centre du
monde en faveur de l’Eurasie (Z. Brzeziwski), la généralisation de la
démocratie dans le monde (F. Fukuyama) et l’impossibilité d’une guerre entre
les démocraties (Michael Doyle), E. Todd construit sa théorie sur
l’inéluctabilité du déclin américain ; il commence par mettre en exergue
l’idée générale de Brzezinski. Sa représentation d’une population et d’une économie
mondiale concentrée en Eurasie, une Eurasie réunifiée par l’effondrement du
communisme et oubliant les Etats-Unis, isolés dans leur nouveau monde, est
quelque chose de fondamental, une intuition fulgurante de la véritable menace
qui plane sur le système américain »[22].
Cette situation inquiète l’Amérique
et surtout les stratégies de la nouvelle administration américaine. Cette
angoisse est déclinée par E. Todd en ces termes : « Si la démocratie
triomphe partout, nous aboutissons à ce paradoxe que les Etats-Unis deviennent,
en tant que puissance militaire, inutiles au monde et vont devoir se résigner à
n’être qu’une démocratie parmi les autres ». Et pour éviter cette échéance
ou du moins la retarder le plus longtemps possible et comme elle ne peut s’affronter
aux véritables acteurs stratégiques de l’ordre mondial de demain, l’Amérique
s’essaie à une stratégie réduite à un « militarisme théâtral comprenant
trois éléments essentiels … ».
« - Ne jamais résoudre
définitivement un problème, pour justifier l’action militaire indéfinie de
l’unique superpuissance » à l’échelle planétaire.
- Se fixer sur des micro puissances
– Irak, Iran, Corée du Nord, Cuba, etc. La seule façon de rester politiquement
au cœur du monde est d’« affronter » des acteurs mineurs, valorisant
pour la puissance américaine, afin d’empêcher, ou du moins de retarder la prise
de conscience des puissances majeures appelées à partager avec les Etats-Unis
le contrôle de la planète : l’Europe, le Japon et la Russie à moyen terme,
la Chine à plus long terme….
- Développer des armes nouvelles
supposées mettre les Etats-Unis « loin devant », dans une course aux
armements qui ne doit jamais cesser.
Cette stratégie fait certes de
l’Amérique un obstacle nouveau et inattendu à la paix du monde, mais elle n’est
pas d’une ampleur menaçante. La liste et la taille des pays cibles définit
objectivement la puissance de l’Amérique, capable au plus d’affronter l’Irak,
l’Iran, la Corée du Nord ou Cuba. Il n’y a aucune raison de s’affoler et de
dénoncer l’émergence d’un empire américain qui est en réalité en cours de
décomposition, une décennie après l’empire soviétique.
Une telle représentation des
rapports de force planétaires conduira naturellement à quelques propositions
d’ordre stratégique, dont le but ne sera pas d’accroître les gains de telle ou
telle nation, mais de gérer au mieux pour tout le déclin de l’Amérique.
Cette stratégie de tension
permanente s’articule donc, dans les faits, autour de la lutte contre le
terrorisme, la maîtrise politique des ressources mondiales et un développement
effréné de l’armement américain et sa nécessaire modernisation et adaptation
aux « menaces nouvelles ».
Pour résumer sur cette
question de déclin, au-delà des causes de faiblesse internes, il y a trois
facteurs, au niveau externe qui expliquent l’inutilité de cette puissance qui
est devenue plus prédatrice que productrice !!
1. L’émergence d’une puissance
mondiale en l’occurrence la Chine, le retour de la Russie, la prépondérance de
l’Asie et l’apparition de puissance régionales telles que la Turquie et l‘Iran
et tout cela conjugué conduit à une sorte de régionalisation du monde[23].
2. La dépendance accrue des
Etats-Unis du reste du monde
3. La multiplication des démocraties
En effet, « si la démocratie
triomphe partout, nous aboutissons à ce paradoxe terminal que les Etat- Unis
deviennent, entant que puissance militaire, inutiles au monde et vont devoir se
résigner à n’être qu’une démocratie parmi les autres »[24]
Plus largement, Régis Debray, quant
à lui parle d’un déclin de l’ensemble de l’Occident mais sans pour autant
trancher, d’une manière définitive, sur l’inéluctabilité de ce déclin ; en
effet, en rappelant les atouts dont dispose encore ledit Occident[25],
l’Amérique en tête, ses faiblesses intrinsèques ne conduisent pas à sceller son
sort.
Il n’empêche, avec une phrase
sibylline résume bien l’état des rapports de force entre les
puissances : « l’Amérique s’ausculte, l’Europe s’égare, la
chine se retrouve »[26].
La Chine, Carter et Trump
A propos de la Chine, dans un
échange entre l’ancien président américain, Jimmy Carter et l’actuel président
Donald Trump, on relève la réflexion suivante ; en effet, ce dernier faisait
part au président Carter de son inquiétude par rapport à
l’émergence de la Chine et sa menace pour l’Amérique.
Le président Jimmy Carter a eu cette
réponse cinglante « …les Etats-Unis sont «la nation la plus belliqueuse de
l'histoire du monde » et que par ailleurs «la Chine n'a jamais perdu un seul
centime sur la guerre ». Voilà pourquoi, explique Jimmy Carter «la Chine nous
devance aujourd’hui »[27] .
Un chiffre est largement édifiant
par rapport à la nature guerrière de cet empire
Plus de 220 années de guerre !!
« Les Etats-Unis ont été en guerre 93% du temps de leur
vie depuis leur création en 1776 ; c’est à dire 222 des 239 années
de leur existence…» en tant qu’Etat[28].
L’humoriste et scénariste américain George Carlin résumait la politique
impériale de son pays en ces termes :
"Nous sommes un peuple de la guerre. Nous aimons la guerre parce
que nous sommes très bons à la faire. En fait, c’est la seule chose que nous
savons faire dans ce putain de pays : faire la guerre, on a eu beaucoup de
temps de pratique et aussi parce que c’est sûr que nous ne sommes plus capables
de construire une machine à laver ou une voiture qui vaille un pet de lapin…"[29]
Dans une autre occasion le
même président Carter appelle à une coopération entre les Etats-Unis et la
Chine, notamment pour le développement de l’Afrique[30].
Quelques signes conjoncturels
précurseurs du déclin ?
Les Etats- Unis ont connu, durant le
mandat de Donald Trump un véritable paradoxe ; autant le
45ème président des Etats-Unis s’est employé à durcir sa
diplomatie, y compris avec ses alliés, au même moment les signes de faiblesse
n’ont pas cessé de se multiplier.
Le 18 décembre 2017, au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU 14 Etats, y
compris les plus proches alliés des USA à savoir la France et le Royaume Uni,
ont condamné la décision du président américain de changer le statut de
Jérusalem ; grâce à leur véto la résolution n’a pas été adoptée[31].
Quelques jours plus tard, au sein de l’Assemblée générale de l’ONU, le
désaveu a été sans nuances : 128 pays ont voté la résolution, 35 se sont
abstenus et à peine 9 ont voté contre ; on y relève quelques îles et des petits
Etats en plus d’Israël et des Etats Unis. La plus grande puissance au monde est
désavouée par la majorité de la communauté internationale et ce malgré les
menaces proférées, sans vergognes, par la représentante américaine à l’ONU
contre tous ceux qui voteraient pour la résolution condamnant la position
américaine.
Par ailleurs avec le leader de la Corée du Nord, le président américain a
essayé d’arracher un gain diplomatique en lui imposant une dénucléarisation
forcée sans succès.
Il a tout fait, vainement, pour terrasser la puissance iranienne, malgré
les sanctions diverses, renouvelées et puissamment contraignantes.
Retrait américain progressif du
Moyen-Orient ?
Les faiblesses des Etats-Unis remarquées ces derniers temps et leur retrait
de la région qui s’ensuivit ne sont pas une vue d’esprit mais une réalité plus
ou moins bien établie.
Quelques faits confortent, si besoin, cette perception des
choses
En plus des faiblesses intrinsèques de l’Amérique et quelques signes
montrant les limites de sa puissance, il n’est pas inutile de rappeler certains
faits plus convaincants.
En juin 2019, l’Iran a abattu un drone américain très sophistiqué
(appartient à la famille des Global Hawk,)[32]!
Le fait que les dirigeants iraniens décident de l’abattre traduit
l’assurance qu’ils ont de leur puissance ; les Etats-Unis n’ont pas
pu répliquer ; ils se sont rétractés à la dernière minute sous prétexte
que leur action allait tuer des victimes civiles !! L’Oncle Sam qui s’est
érigé en bon samaritain ! Alors que l’histoire américaine est chargée de
massacres commis par eux : les bombardements anglo-américains sur le la
ville de Dresde, ceux des Etats-Unis de nature nucléaires de Hiroshima et
Nagasaki, ceux de l’Indochine ; ceux de l’Irak en février 1991, entre
autres et la liste est longue …
L’assassinat de deux dirigeants iranien et irakien en janvier
2020, le général Qassem Soleimani, un personnage charismatique
et Abou Mehdi al-Mouhandis, le commandant du Hachd al-Chaabi, une
coalition rassemblant des dizaines de milliers de paramilitaires pro-Iran en
Irak, a poussé à une riposte iranienne mesurée mais combien symbolique
(Frapper la première puissance du monde ) ; elle s’est traduite par une
frappe chirurgicale des bases d'Aïn al-Assad et d'Erbil[33].
Le bombardement des installations pétrolières saoudiennes (l’Aramco), en
plein cœur de l’Arabie par les Houtis censés être des alliés de l’Iran,
l’arraisonnement d’un bateau britannique (certes après que les Britanniques ait
fait pareil dans le détroit de Gibraltar), sont autant de signes du
renforcement du statut de l’Iran et en parallèle, le début de l’effritement de
la puissance américaine !!
Il importe aussi de souligner que malgré l’importance du pétrole, de la
région du Moyen-Orient, de la sécurité d’Israël et la découverte
récente de réserves importantes de gaz en Méditerranée Orientale, les nouveaux
enjeux entre les puissances se déroulent désormais ailleurs ; c’est à dire
au pacifique en raison de l’émergence et les ambitions de la Chine et les
conflits éventuel qui pourrait les opposer.
Autres signes de faiblesse des Américains, c’est que leurs bâtiments
et leurs bases militaires sont à la portée des missiles iraniens.
Les Etats-Unis se retirent partiellement du Moyen-Orient, parce que le
contrôle direct de la région commence à coûte cher !! Une "gestion
déléguée" assurée par des alliés locaux tels que la Turquie et l’Arabie
saoudite est une formule qui est déjà à l’œuvre !!
Bref, des indices de faiblesse américaine de plus en plus visibles, une
impasse politique et militaires israéliennes et une émergence du bloc iranien
préfigurent, sans conteste, une nouvelle configuration de la région du Moyen-
Orient.
SAHARA/
PALESTINE : ENTRE REALPOLITIK, INTÉRÊTS NATIONAUX ET UNE NOUVELLE GÉOPOLITIQUE
RÉGIONALE ET INTERNATIONALE ?
5/5
EN GUISE DE SYNTHESE ;
LE REVE DES PEUPLES : LA LIBERTE ET LA LIBERATION !
En dehors des anathèmes excessifs, des condamnations outrancières
et des positions idéologiques surannées, il faut chercher à comprendre la
démarche marocaine.
Chercher à comprendre et expliquer n’est pas justifier la position d’aucun
des protagonistes proches et lointains du conflit du Moyen-Orient.
Cette petite synthèse sera déclinée en quatre points :
Le lien supposé entre le Sahara et la Palestine ;
La responsabilité quant à la permanence du drame palestinien ;
En fin, que gagne le Maroc dans cette galère ?
Le rêve des peuples : la liberté et la libération !
1-Sahara / Palestine
Dans ce dossier difficile et complexe, il n’est pas inutile de rappeler
certaines nuances à observer :
Eviter la comparaison entre les deux questions ; l’inconvénient d’une telle
démarche comparative conduit à assimiler le Maroc à un occupant !!
Eviter la hiérarchisation entre les deux : défendre avec tous les
moyens la marocanité du Sahara sans pour autant abandonner la
cause palestinienne qui reste
foncièrement juste. C’est tout simplement une question de justice
internationale qui doit théoriquement bénéficier de tous les soutiens.
Prétendre que le Maroc continuera à soutenir le combat palestinien c’est
une illusion et une chimère.
Le discours diplomatique des deux Etats est devenu une
véritable manipulation et une grande imposture de la communauté
internationale. La réalité du terrain marquée par les implantations
de colonies a tué tout espoir fondé sur l’idée de deux entités distinctes en
vertu des résolutions de 1967.
Le Maroc a fait cette option parce que l’Algérie avec son entêtement dans
le dossier saharien l’a obligé à faire un choix cornélien !
Et la question palestinienne dans l’imbroglio maghrébin ? Aucun. Il
s’agirait plutôt d’une connexion artificielle !
L’affaire saharienne est solide ; elle n’a pas besoin du soutien
sournois et bassement mercantile des Américains et qui ont toujours eu une
position partiale en faveur de leur allié local israélien.
La reconnaissance américaine ne règle pas le problème ; les Etats-Unis ne
sont pas seuls au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. En plus, il s’agit
d’une reconnaissance encombrante car il s’agit de renouer des relations
diplomatiques avec une puissance occupante ;
Autre inconvénient à ne pas négliger, les Etats-Unis n’ont jamais été fidèles
dans leur alliance.
En fin, faire preuve de myopie politique et géopolitique que d’ignorer les
mutations qui s’opèrent présentement sous nos yeux au Moyen-Orient.
Plus grave encore, après le chaos provoqué dans cette région, le Maghreb en
souffrira d’une manière ou d’une autre ; le Maroc risque de passer comme
le cheval de Troie dans cette stratégie potentiellement
macabre.
Le Maroc d’abord ?
L’intérêt national avant, personne ne l’interdit
Mais pas au détriment d’une cause juste !!
Le Maroc va-t-il en tirer profit ?
L’expérience des deux pays arabes, en l’occurrence l’Egypte et la Jordanie
qui sont directement concernés par le conflit, découvrent à leur
dépend que les monts et merveilles promis se sont transformés
en châteaux en Espagne.
Le conflit du Moyen-Orient a trop duré et le Maroc ne va pas aliéner son
intérêt national pour une paix qui devient une arlésienne !
Soutient-on au niveau des décideurs marocains !!
2-La responsabilité de la permanence du drame palestinien
Elle est diverse, multiple et de natures différentes :
1°Elle est franco-britannique : avec les accords Sykes-Picot
du 16 mai 1916 qui ont conduit au partage du Moyen-Orient entre Paris et
Londres ;
2°Elle est britannique, traduite notamment par la déclaration de Balfour du
2 novembre 1917 alors que l’occupation britannique de la Palestine n’est
intervenue qu’en décembre de la même année.
Au nom de quoi la Grande-Bretagne se permet de promettre un foyer national
juif en terre de Palestine, alors qu’elle ne possédait rien n’avait aucun droit
sur ce territoire !
3°Elle est occidentale et mondiale ; suite à un plan de partage
injuste intervenu le 29 novembre 1947 ;
L’Occident en général et l’Europe en particulier responsables de la Shoah
n’ont aucun droit de vouloir réparer un crime par un autre !!!
4° On peut l’imputer aussi à la communauté internationale qui, 70 ans
durant, s’est contentée d’adopter des résolutions sans suite. Et comme par
hasard celle de 1947 a trouvé sa voie vers la mise en œuvre, traduite
effectivement par la création d’Israël !!
5 ° Elle est surtout arabe, suite aux différentes trahisons commises et
démissions remarquées depuis le premier conflit
mondial ;
6 ° L ’Arabie saoudite a une part de responsabilité, en faisant de la
guerre contre Nasser une priorité en oubliant la cause première !
Qu’a-t- elle fait depuis 1979 pour préparer la riposte contre
la menace iranienne ?
Rien. Les élites saoudiennes en particulier et du golfe en général se
sont contentées de fréquenter la Côte d’Azur et la Costa d’El Sol !! Si l'Arabie
voulait se défendre contre la menace iranienne, elle aurait pu penser à
scénario d'un ensemble, fondé sur une alliance entre le Golfe et le Maghreb
plus l’Égypte.
En effet, le Maghreb pouvait constituer, avec l’implication et
l’intégration de l’Egypte, ensemble fort sur le plan démographique, militaire,
culturel, civilisationnel et historique, un contrepoids
dissuasif contre toutes les velléités expansionnistes des puissances régionales
émergentes telles que l’Iran et la Turquie ;
7 ° Encore une fois, la responsabilité de l’Arabie saoudite à mettre en
exergue dans la mesure où elle a encouragé l’islam wahhabite radical et
terroriste ;
8° L’Égypte d’El Sadate n’est pas en reste car c’est elle qui a initié la
politique d’abandon, de trahison et conduisant à la division du monde arabe en
guerre ;
9° La responsabilité est imputable également à la Turquie et au Qatar en
propageant l’islam "frériste", radical et
terroriste ;
9°Les palestiniens ne sont pas exempts de toute responsabilité car une
grande partie de la direction est corrompue ;
Toutes ces raisons, ces trahisons, ces démissions peuvent-elles nous faire
oublier l’essentiel ?
Non !
La Palestine est une cause légitime et juste et ne doit souffrir d’aucune
exception et encore moins d’un quelconque
marchandage.
3-Les gains du Maroc, les enjeux, la portée et le risque
d’une "Sainte alliance" ?
La Maroc ne peut que tirer profit d’un tel rapprochement ? Soutient-on
sous tous les cieux terrestres et célestes !!
Rien n’est moins sûr.
Comme on l’a déjà soutenu, l’expérience de la Jordanie et de l’Egypte est
suffisamment édifiante pour ne pas fonder trop d’espoir sur une alliance
visiblement empreinte de risques, d’aléas et d’infortunes !!
Il se peut qu’une dynamique soit enclenchée parce que la
Maroc dispose d’une position particulière et il possible aussi que les
initiateurs d’une telle entreprise/normalisation veuillent donner un gage de
bonne volonté.
Mais à quel prix ?
Par contre, il est fait état d’un rôle du Maroc dans une politique d’endiguement
projetée par les USA à l’encontre d’une "intrusion" de la
Chine par le Maghreb. Surtout que le Maroc dispose d’un réseau de contacts non
négligeable et d’une présence bancaire, entrepreneuriale et commerciale
conséquente.
Apparemment, il règne dans les hautes sphères de l’Etat l’idée que
l’ancrage occidental du Maroc est bénéfique et que le passage par Tel-Aviv est
incontournable.
Ce choix stratégique est-il pertinent alors, comme on l’a déjà dit,
l’Occident décline et l’Amérique patauge ?
Une chose est sûre, aucun développement n’a été accompli dans aucun pays au
monde avec le soutien américain encore moins avec sa progéniture.
L’histoire le dira.
En fin, toute notre crainte est que cette normalisation soit un début
d’une "Sainte-Alliance" entre les monarchies et Israël
contre un ennemi commun en l’occurrence l’Iran et ses alliés dans la région du
Moyen- Orient.
La victime potentielle serait la cause palestinienne, la ville d’Al Qods et
l’avenir du monde arabe ; en effet, toutes les guerres risquent –c’est
déjà le cas - de continuer à avoir comme théâtre d’opération les territoires de
ce monde moribond.
Alors peut-on déconnecter la démarche marocaine de la position des pays du
Golfe qui ne jurent que d’une alliance solide avec Israël ?
Difficilement !
4-Libération et liberté /la libération des peuples
Maximilien Robespierre disait « …que les peuples n’aiment pas les
missionnaires armés .. »
Quelque soient les combines, les alliances des uns avec les autres, le
peuple palestinien retrouver sa liberté et son territoire.
Pour l’histoire : la ville sacrée Al Qods a été prise
par les croisés en 1099, elle a été reprise en 1187 par Salah Eddine Ayoubi.
Autrement dit moins d’un siècle.
Aujourd’hui, les Israéliens occupent la moitié d’Al Qods depuis
1948, la deuxième moitié l’a été en 1967. Un peu plus d’une cinquantaine
d’année !!
L’espoir est encore permis surtout l’on sait qu’Israël vit présentement une
situation existentielle.
En effet, le 26 décembre 2020 un général en retraite, après de nombreuses
déclarations de responsable militaires et des services
secrets allant dans ce sens, qu’il y a 200 mille missiles des
mouvements de résistance orienté vers Israël[34].
D’autres soutiennent que l’armée israélienne n’est pas prête pour une
guerre totale !!
Et la politique de normalisation n’est pas venue par hasard ; elle a
été justement initiée, en partie, à cause de cette impasse militaire.
Le rêve des peuples[35]
Le pasteur américain Martin Luther King avait un rêve : celui de la
promotion des droits de la minorité et son intégration dans la société
américaine ; en effet, depuis son assassinat en 1968 la communauté n’a
cessé de progresser quant à l’acquisition de ses droits et à l’amélioration de
sa situation socio-économique.
Du fond de son bagne de Robben Island, dans une solitude ténébreuse,
Nelson Mandela, arrêté et condamné à vie depuis 1962, rêvait d’une seule
chose : la fin de l’apartheid et l’égalité des citoyens sud-africains sur
la base de la règle : une personne, une voix. Personne ne pouvait imaginer
que l’édifice ségrégationniste, surtout lorsque l’on sait qu’il bénéficiait
d’un soutien décisif d’un certain nombre de pays occidentaux qui, en plus
violaient impunément les différents embargos décrétés par l’ONU à l’encontre de
Pretoria, allait s’effondrer et le plus ancien prisonnier allait devenir
président de cette Afrique du sud nouvelle. Depuis 1994, grâce à cet homme, à
sa perspicacité et sa sagesse, son pays vit une transition, certes difficile,
mais combien prometteuse.
Entre rêve et réalité
A un autre niveau et dans un autre contexte, les vietnamiens avaient un
rêve fou : la réunification de leur nation et de leur Etat ; cela ne
pouvait être mené à terme que par une victoire sur la puissance
américaine ; ce fut fait, certes par les armes et dans le sang en avril
1975. Non seulement les Vietnamiens se sont unifiés politiquement, mais
l’entité nouvelle es devenue depuis quelque temps un des pays émergents ;
elle réalise, en effet, depuis 1994 une croissance annuelle moyenne de l’ordre
de 8%.
Avant 1989, les Allemands ne pouvaient imaginer, un seul instant, qu’en
quelques heures le mur de Berlin allait s’effondrer et leur nation s’unifier en
peu de temps et ce en dépit d’une géopolitique hostile (notamment française).
Depuis, l’Allemagne unifiée est devenue un pilier incontournable dans la
construction européenne et un pays qui compte dans l’ordre des nations.
Personne ne pouvait imaginer que les rêves de ces peuples allaient se
concrétiser avec une accélération et une promptitude imprévisible et
déroulante. Et si ces peuples ont pu le faire c’est parce qu’ils l’ont voulu.
Le général De Gaule disait : « Les Grands pays le sont, parce qu’ils
l’ont voulu ».
Le peuple palestinien endure depuis 70 ans, et il n’a pas baissé les
bras !!
Et ce malgré toute la politique israélienne d’humiliation, de répression,
de massacre de liquidation et l’absence d’une volonté ferme de la communauté
internationale d’imposer une paix juste, il est encore là, debout !!
·
[1]Pour le texte intégral du communiqué, voir le lien suivant :
https://www.hespress.com/orbites/492101.html
·
[2] Ils ont été créés en
septembre 1994 dans le sillage des accords d’Oslo et supprimé en octobre 2002,
suite à l’Intifada II.
·
[3] Voir notre article sur le
processus de normalisation des pays du Golfe avec Israël ; ISREAL -
EAU/TRAITE DE PAIX ? Abou Dhabi, Manama, Riad…… et peut être Qatar et le
Soudan…La fin d’un monde ? Le monde arabe ! http://www.sciencepo.ma/2020/09/isreal-eau-bahrein-traite-de-paix-pr-b.html
.
·
[4] Lesdits ouvrages portent sur la
décolonisation, la question des frontières, les mouvement d libération
nationale et les conflits entre Etats : L’Organisation des
Nations Unies et les mouvements de libertion en Afrique , these de
3ème cycle , Grenoble , 1979,389 p.,Intangibilités des frontières coloniales et
espace étatique en Afrique, préface de Mohamed Bennani et postface d’Amadou
Mahtar M’bow, Paris, L.G.D.J, 1989,225p.,Le Sahara marocain : une
décolonisation pas comme les autres, Rabat, Collection Confluentes, 1991, 186
p.,La question saharienne : du référendum à la troisième voie, Ed.
Confluences, Rabat, 2002, 240 p.La question saharienne, Histoire d’une
décolonisation pas comme les autres : Repères historiques décolonisation,
autonomie (avril 2009, Ed. Afrique Orient.).
·
[5] En fait elle est empruntée
au Lord Palmerston (1848).
·
[6]Emmanuel TODD, "Après
l’empire : Essai sur la décomposition du système américain",
Ed.Gallimard, 2002,237p.
·
[7] Le journaliste anglais Robert fisk,
un grand connaisseur de la région du Moyen- Orient, parle de guerre de
civilisation.
·
[8]Abdelmoughit
Benmessaoud Tredano , "De Casablanca à Aman ,
L’économique au service de la paix" , Annuaire de la
Méditerranée , 1996 , pp 23 -28
·
[9] Le discours
historique du 13 novembre 1974 de Yasser à Arafat à l’ONU avec son rameau
d’olivier, Le plan du Roi Fahd adopté à Fès en septembre 1982 ; la
proclamation de l’Etat palestinien au CNP d’Alger le 15 novembre 1988 ; la
déclaration de Yasser Arafat à Paris relative à la caducité de la Chartre
palestinienne en mai 1989 et enfin le plan de paix arabe
de Beyrouth en mars 2002.
·
[10] https://www.youtube.com/watch?v=ZrypVSVljbA .Voir la minute 2:32 de la
vidéo.
·
[11]Lettre publiée par le New York
Times, le 6 juin 1972.
·
[12] Cité par Youssef
Al Khatib, Agenda palestinien, 1974, Il n’y a pas de numérotation de pages.
Voir le jour du 12 novembre 1974 (conférence à Alger tenue le 6 mai 1971.).
·
[14]
André Amalrik, L’Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ? Fayard,
(1970), 118 pages ; Emmanuel Todd, La chute finale. Essai sur la
décomposition de la sphère soviétique, Rober Laffont, 1976, 371 p. ;
Carrère D’Encausse, Hélène, L’Empire éclaté : la révolte
des nations en URSS, Paris, Flammarion, 1978, 318 p.
·
[15]Régis
Debray
·
[16]
Les pages correspondantes.
·
[17] Pascal Boniface, Requiem pour le
monde occidental : Relever le défi Trump , Eyrolles; 2019 ,145
p.
·
[18] Cet
extrait est reproduit de mon ouvrage sur l’Irak publié en 2003. Il garde toute
son actualité et sa pertinence ; L’ONU-Etats-Unis -Irak : de la
mère des batailles à la guerre des faucons, Ed. Confluences, Rabat, 2003,188 p.
·
[19]On
lira avec intérêt soutenu son ouvrage sur le déclin de l’empire américain.
Après l’empire. Essai sur la décomposition du système américain. Ed. Gallimard,
2002, 233 p. Et surtout le premier chapitre du livre appelé
ouverture : pp.9-33.
·
[20]
Sur cet aspect on peut consulter certaines références citées par Bernard
Cassen, L’Europe est malade de l’atlantisme, Le Monde diplomatique, mai
2003 ; l’ensemble de ces analyses a mis mal le mythe de la super puissance
américaine.
·
[21] Emmanuel Todd, op.cit. p.16.
·
[22] E. Todd, op.cit., pp. 20-21
·
[23] E. Todd; op.cit. p. 17
·
[24]
Op. cit. p. 21.
·
[25]
Les pages correspondantes
·
[26] R. Debray, op.cit. 10
·
[27] http://french.cri.cn/commentaire/2495/20190417/277110.html
·
[28]https://eljadidascoop.com/les-etats-unis-ont-ete-en-guerre-222-des-239-annees-de-son-existence/
·
[29] Idem.
·
[30] https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/politique-africaine/lancien-president-americain-jimmy-carter-appelle-washington-et-pekin-a-cooperer-davantage-en-afrique_3126571.html
·
[31] https://www.un.org/press/fr/2017/cs13125.doc.htm
·
[32]https://www.france24.com/fr/20190621-global-hawk-rq4a-drone-americain-iran-espionnage
·
[33]
https://www.europe1.fr/international/liran-frappe-une-base-americaine-en-irak-avec-plus-dune-douzaine-de-missiles-3941690
·
[35] Il s’agit d’un extrait d’un
article écrit en 1999 sur le rêve maghrébin reproduit dans mon ouvrage sur
l’Irak, ONU-Etats-Unis -Irak : de la mère des batailles à la guerre des faucons,
Ed. Confluences, Rabat, 2003,188 p. Le peuple palestinien, à l’instar de tous
les peuples occupés, ne peut que s’inspirer de ces exemples.
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