Crises, reformes et désillusions
À la recherche d'un système politique
désespérément….
La 4ème de couverture
Le système politique marocain est souvent considéré
comme sui generis.
Il est spécifique et réfractaire à toute analyse
fondée sur les canaux classiques de la science politique ; Il serait difficile,
en effet, de le soumettre aux notions, concepts et critères des systèmes
politiques dits démocratiques.
Comment, donc, peut-on le scanner et rendre compte de
sa culture, de sa pratique et de ses attitudes erratiques... ?
Nous avons toujours soutenu que les politologues, les
constitutionnalistes et les sociologues, marocains sont invités à élaborer un
arsenal conceptuel nouveau et adapté à un système ancré dans les entrailles de
la psychologie individuelle et collective des Marocains.
La notion du Makhzen a été souvent sollicitée pour
donner la clef d'accès à un système dont les coins, recoins et les sentiers
demeurent impénétrables...
La référence au modèle occidental n'a pas été pour
autant totalement abandonnée. Pour la simple raison qu'il existe, et domine la
littérature politique et donc s'impose à nous et ce quelles que soient les
velléités d'autonomie conceptuelle et intellectuelle.
Le recueil de ces articles, chroniques et études
s'inscrivent dans cette démarche, cette lignée, et dans cet esprit.
Le journaliste américain Thomas Friedman a dit à
propos des régimes arabes :
« Le défi que pose la réforme des régimes politiques
des vingt-deux Etats arabes se réduit à une question simple : comment les faire
évoluer d'un système absolutiste ou militaire à l'instauration d'un
gouvernement plus représentatif et ce sans aboutir à un régime théocratique à
l'iranienne ou à la guerre civile algérienne »
Le professeur Lahouari Addi, quant à lui, estimait que
« ...schématiquement, le monde arabe a eu deux réponses politiques pour
s’opposer à la domination européenne : le nationalisme arabe radical (Michel
Aflak, Nasser, Boumediene, Saddam…) et l’islamisme (Hassan al Banna, Qutb, al
Qaida…).
Les deux ont échoué parce qu’ils n’ont pas perçu que
l’avance de l’Occident n’est pas seulement matérielle, mais intellectuelle.
Les nationalistes pensaient rattraper le retard en
industrialisant et les islamistes en faisant respecter la morale par la
chari’a.
Les deux courants n’ont pas saisi l’importance de la
révolution intellectuelle des 17e-18e siècles qui a séparé l’Europe du monde
musulman… »
Quel est le rapport entre les extraits de ces deux
auteurs et le régime marocain qui n'était ni panarabe, ni communiste ni
socialiste ni dirigé par une junte militaire,
C'est justement cette particularité marocaine, ce
système sui generis qui fait qu'il est rebelle à tout prisme fondé sur les
canaux de la science politique classique.
Comment l'approcher ?
Ces textes proposés dans cet essai, n'ont pas la
prétention démesurée de démêler ce système complexe et le rendre plus
intelligible. Loin s'en faut.
Faire le constat de son fonctionnement et proposer
quelques éléments de la réforme. Telle notre ambition. Sans plus.
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