Le Miroir
et l’écho de Mohammed Bakrim
Quel est ce Maroc que les films transforment
en récit, en sons et images ? Quel Maroc alors se dessine en filigrane à
l’écran ? Quelle est cette société que les scénarii de notre cinéma ont
dramatisée ? Les films sont des
véhicules de mythologies qui finissent par irriguer leurs propos et
apparaissent comme des miroirs de la société qui les a vus naître. Au-delà du
discours apparent, les films portent en filigrane des indices éloquents... Le
professeur, la politologue Rahma Bourquia parle à propos du Maroc d’une «
société sous-analysée ». Cela est juste, notamment du point de vue des grilles
de lecture académiques traditionnelles, issues des sciences sociales. Il faudra
alors voir ailleurs, partir à la recherche d’autres pistes. Du coté des écrans
de notre imaginaire, par exemple. Le cinéma, en effet, constitue un corpus,
riche et diversifié, offrant au regard observateur et attentif, tout un
discours sur la société marocaine. Un discours derrière le discours, le dit du
film et surtout son non-dit contribuent à établir une sorte de scanner d’une
réalité du point de vue de son imaginaire. Le visible qui dévoile son
invisible. Ces interrogations ont inspiré ce projet.
Ce n’est pas une histoire du
cinéma marocain. Ce n’est pas non plus un essai de sociologie de cinéma. C’est
une contribution qui souhaite croiser ou plutôt s’inspirer de ces deux
disciplines prestigieuses – l’histoire
et la socilogie- qui ne cessent par ailleurs de dialoguer avec le cinéma. Il s‘agit
d’un montage de textes éléborés au gré
de l’actualité et de mes différentes rencontres
avec les films, avec le cinéma. Des textes qui vont se révéler in fine
nourris de ces soucis, de ces questionement presque après coup…Ces souscis
étaient là tantôt en filigrane, tantôt explicitement. Et c’est au fur et à
mesure de la restructuration de ces textes que je me suis aperçu qu’ils peuvent
aspirer à cette double ambition, celle d’un bref rappel historique sur notre
cinéma et celle de quelques interrogations sur les rapports ô combien
problématiques entre notre société et son
cinéma.
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